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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 11:44

Il s’agit bien évidemment de supprimer les assemblées élues, les compétences et les services du conseil général nécessaires à l’exercice de ces compétences étant transférées vers d’autres collectivités (Régions, Intercommunalités).

C’est la seule façon de faire de réelles économies

Si on conserve les départements en les transformant pour les recycler en je ne sais pas trop quoi ou en fusionnant les conseils généraux avec les conseils régionaux, uniquement dans le but de préserver les carrières politiques d’élus, alors, on conservera les coûts induits qui s’attachent à des fonctions électives devenues obsolètes.

Il faut bien sûr se méfier de ce risque qui est réel. Déjà, on assiste à des manœuvres destinées à préserver une espèce en voie de disparition, les radicaux de gauche, supplétifs de la majorité actuelle, qui font feu des quatre fers pour que l’on conserve les conseils généraux en milieu rural. Si l’on va dans cette voie, il serait plus clair pour le gouvernement de proposer un amendement pour que tous les conseils généraux comportant au moins un radical de gauche soit classé dans la catégorie des départements ruraux !

D’autres éléments nous permettent de constater que les élus carriéristes et leurs partis ne veulent absolument pas perdre leurs mandats ou leurs parts de marchés. C’est le cas de la loi en cours de vote au Parlement sur le découpage des Régions dans laquelle un amendement a été ajouté stipulant qu’en cas de regroupement de deux régions, tous les élus sont intégrés à la nouvelle assemblée, d’où effectifs pléthoriques et constructions de nouveaux palais régionaux et intégration des personnels de cabinet de la communication, etc….

Les élus prompts à voter des mesures d’économies s’appliquant aux Français, font preuve de beaucoup de réserves lorsqu’il s’agit d’appliquer à eux-mêmes des dispositifs analogues, tout cela bien sûr, au nom de la « démocratie locale » qui n’est pourtant pas indexée sur le nombre d’élus et de collaborateurs qui les accompagnent, ça se saurait....

Un petit exemple d’économies, pour illustrer…

Il s’agit d’un Conseil Général du grand Ouest dans un département d’un million d’habitants. La lecture des organigrammes et des annuaires permet, d’isoler facilement toutes les fonctions qui deviendraient inutiles si on supprime le Conseil Général.

Dans le cas pris en exemple, 53 élus siègent actuellement dans cette assemblée et on peut évaluer le coût annuel moyen de chacun d’entre eux à 35000 € (indemnités de mandat, frais de déplacements, frais de bouche,…), soit 1,855 Millions d’euros.

Une Assemblée élue de ce type coûte en moyenne 3.20 € par habitant en dépenses de communication (Manifestations diverses, impression du journal distribué dans les boîtes à lettres et de divers supports thématiques de communication,…) soit 3,2 Millions d’€ pour le département considéré.

Pour assurer le fonctionnement de cette assemblée d’élus, il faut bien sûr du personnel. C’est ainsi que le cabinet et les groupes politiques emploient à leur bénéfice exclusif 28 personnes, dont les fameux contractuels et chargés de missions issus tout droit du vivier des partis politiques et qui sont là en apprentissage en attendant de prendre le relais dans des fonctions électives, et des secrétaires et des chauffeurs.

Ajoutons à cela un service communication de 27 personnes dédié à la rédaction des supports, ou bien aux reportages photographiques lors des inaugurations ou autres manifestations, un service des assemblées (préparation des rapports, organisation et suivi des séances, du travail des commissions,…) composé de 10 personnes et de services de Direction Générale qui deviendraient inutiles en cas de suppression du conseil général (21 personnes).

Au total, en additionnant le coût des élus (1,855 Millions), de la communication (3,2 Millions), et les frais de personnel (valorisés à 44 000 € par emploi, charges comprises, soit 3,785 Millions), on arrive à une économie annuelle de 8,84 Millions d’euros, et encore les frais de fonctionnement induits par ces fonctions et ces postes (informatique, surface de bureaux, fournitures diverses,…) ne sont pas comptés.

Ajoutons pour être complet, que les emplois pourvus par les fonctionnaires dans les différents services considérés devront être redéployés dans d’autres services, en étant gagés sur des départs en retraite, l’économie attendue étant lissée sur quelques années.

Ajoutons (bis), qu’il ne s’agit que des seules dépenses liées au fonctionnement du conseil général considéré et que la suppression de la clause générale de compétence devrait entraîner également des suppressions de postes (gagés également sur des départs en retraite) dans les services administratifs des conseils généraux transférés vers les Régions.

Voilà, juste pour dire à ceux qui disent que la réforme coûtera plus cher qu’ils se trompent, sauf si leur intention est de laisser les élus bricoler eux-mêmes un système pour garder leurs petites baronnies locales.

C’est pourquoi la rationalisation des organisations consécutive à toute réforme des collectivités ne doit pas être laissée aux mains de ces piètres gestionnaires et mauvais managers, soucieux de préserver leurs acquis et leur confort personnel.

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commentaires

R
Toujours très pertinent pour le citoyen lambda ,mais pas pour nos élus (ou non élus d 'ailleurs( ,ils ne sont pas prêt de lâcher leur prérogatives et leurs indemnités faramineuses .A quand la suppression des doubles ou des triples mandats .A quand la limitation d'un mandat dans le temps. A quand la suppression des nominations des "petits copains " dans des poste de Préfets ou autres très hautes fonctions administratives nationales ou internationales. Le citoyen que je suis en a raz le bol de payer pour ces personnages;Les ECONOMIES sont peut-être là
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I
Bonjour redr et Pierre<br /> <br /> J'ai vu ça aussi au 20 heures. Je pense que la phobie administrative pourrait devenir une épidémie dans notre pays de la part des citoyens lassés de ce qu'il découvrent jour après jour.
P
Et comme vu au journal france 2 hier soir, des sous-préfet promus en Préfets pour la retraite comme c'est classique avec les fonctionnaires. Une grande justice serait de calculer la retraite sur les 25 meilleures années comme dans le privé. car 20 ou 30 ans à payer ces plus plus de départ alors qu'avec les congés de fin de carrière ils risquent m^^eme de ne pas exécuter plus de 2 ou 3 mois à un poste purement honorifique, souvent parce qu'on n'osait pas leur confier réellement une mission. Combien coute en proportion de leur nombre les rentes de retraites payées aux fonctionnaires? la proportion est-elle la même dans le privé?
P
En region ile de france, la problèmatique est différente avec les supra intercommunalités, et les conséquences du Grand Paris, alors que les habitants ont justement voulu fuir la grande concentration, sa pollution, son manque d'espaces verts. En ce qui concerne les coûts , c'est bien connu que la surenchère du clientèlisme des conseillers généraux, pour se faire élire dans les cantons , les maires qui invitent le conseiller pour justifier un demande et les clauses particulières dans les octrois de subvention d'inviter à l'inauguration et de placarder l'origine des fonds. Aussi tous ces organismes départementaux d'aide: ville fleurie, ville sportive, etc. et les concours type le plus beau rond-point etc...
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I
Bonjour Pierre<br /> C'est en effet un système de réseau, d'entre soi, qui créé des obligés, le tout dans la plus grande opacité pour le citoyen.
P
Dommage qu'on ne puisse pas dire 2 fois &quot;j'aime&quot; !...<br /> <br /> En ce qui concerne le coût de la communication, il faudrait ajouter le coût de tous les intervenants extérieurs au Conseil général, et ils sont légion... dont la principale fonction semble être de créer de l'identité fictive, comme le montre l'exemple suivant : http://wp.me/p3MK5Y-1BB .<br /> <br /> En ce qui concerne la clause de compétence générale, j'ai en tête deux exemples de gabegie évidente : les velléités de développer la filière laitière au Koweït : http://wp.me/p3MK5Y-1oR et l'expérimentation d'une monnaie complémentaire départementale aux frais du contribuable (environ 400.000 euros de subvention, sans compter par exemple l'intervention des salariés du Conseil général).
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I
Bonjour Patrick<br /> Je n'ai pas détaillé ces dépenses mais il va de soi que les dépenses concernant les intervenants extérieurs, les pigistes, etc..., sont incluses dans le montant indiqué.<br /> Par contre je n'ai pas ciblé dans mon article les subventions diverses dont vous faites état, d'où des économies bien plus importantes que celles indiquées. Ces interventions relèvent de la clause générale de compétences dont je parle.

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