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13 avril 2020 1 13 /04 /avril /2020 08:14

Sommes-nous condamnés à subir éternellement les erreurs de nos stratèges qui depuis 1940 font la guerre et la perdent ? N’y a t-il que des Pétain ou des Macron pour nous imposer la honte de la défaite et nous imposer des années de plomb ? Ou sont les de Gaulle et les Churchill qui se sont comportés en chefs d’Etat, là où les défaitistes se sont acharnés à vendre le pays à la découpe, le laissant seul face à ses difficultés ?

Une guerre sans honneur

En 1940, nos « stratèges » ont confondu guerre de position et guerre de mouvement, ce qui nous a valu une longue occupation de quatre ans avec toutes les conséquences que l’on connait. Depuis trente ans, nos « nouveaux stratèges » se sont évertués à vendre le pays au plus offrant en nous promettant les lendemains qui chantent de la mondialisation heureuse : une occupation soft avec le transfert des richesses vers des contrées exotiques et un appauvrissement constant de notre pays, voire une clochardisation. La guerre sans les morts physiques, mais avec des morts sociales, une guerre avec des lois, des ordonnances, qui visent à s’aligner sur le moins disant social, au nom de la compétitivité. Une guerre sans honneur, où les dirigeants n’ont même plus besoin de signer un quelconque armistice, puisqu’ils appartiennent à la même caste, celle des néolibéraux apatrides, qui vont là où il y a des profits à faire, c’est tout !

Un récit national ambigu

Macron nous propose donc un récit national des plus ambigus. A vrai dire ses interventions relèvent davantage du pétainisme qu’à ceux prononcés par ceux qui combattaient l’envahisseur en 1940. Derrière la compassion et la glorification hypocrite de nos « héros » des hôpitaux, c’est le vide sidéral, juste quelques promesses faites à ceux dont on espère qu’ils ne devront pas se contenter d’une médaille, une sorte de francisque…

Déjà, les multinationales, le CAC 40, les actionnaires, le Medef et les milliardaires s’émeuvent de la perte de chiffre d’affaires, de la cotation à la baisse de leurs actions, du montant de leurs dividendes. Les « journalistes économiques » collabos qui relaient la bonne parole nous reparlent déjà des « réformes nécessaires » de l’Etat, trop dépensier, bien sûr, surtout lorsqu’il s’agit de politique sociale en faveur des plus démunis et de l’allongement du temps de travail pour minorer les effets de la crise, bien évidemment….

Et comme il ne faut pas désespérer, non pas Billancourt, mais Davos, il y a des mots qu’on ne prononce pas, comme celui de confinement synonyme de perte de revenus pour les plus pauvres et de baisse de dividendes pour les autres qui s’empresseront de récupérer leurs pertes en faisant marner un peu plus les premiers.

Méfions-nous des « plus rien ne sera comme avant » des « interrogations sur notre modèle de développement », et autres « décisions de rupture ». Le langage s’adapte aux circonstances et dans quelques mois on en parlera plus.   

Un pays à la ramasse

En attendant, les français en sont réduits à bricoler leurs masques faits maison avec des tutoriels quand ils arrivent à trouver de l’élastique, comme pendant l’occupation où les produits de première nécessité manquaient. Nous sommes passés du « masque qui ne sert à rien » aux « masques faits maison, c’est mieux que rien », comme pendant l’occupation, où on remplaçait le beurre par le saindoux et le sucre par des ersatz et où pour pallier le manque de bas, les élégantes se teintaient les jambes au marc de café.

Bientôt le retour des tickets de rationnement pour les pâtes ou le PQ sur lesquels les bons français, qui font la queue devant les magasins, se sont rués en début de crise ?

Comme en 40, la situation induit d’autres comportements bizarres et malsains comme ces messages anonymes collés sur le pare-brise de voitures de soignants leur intimant l’ordre de les garer ailleurs, voire de demander aux intéressés de déménager. Peut-être des descendants d’auteurs de lettres de dénonciations envoyées à la Kommandantur ?

Ces comportements dégueulasses sont heureusement grandement contrebalancés par ces milliers de bénévoles qui se dévouent pour aider leurs voisins et par les invisibles des Ehpad, des caisses de supermarchés, des éboueurs....

Comme en 40, il y a ceux qui ont voulu vivre leur confinement sur la côte dans leur résidence secondaire. Difficile de leur reprocher peut-être, mais ce faisant ils ont fait sécession sociale, laissant les habitants des grands ensembles se démerder dans leurs appartements étroits.

Enfin, pour que la comparaison soit complète, comment ne pas évoquer ces « attestations de déplacement » rappelant les ausweis délivrés pendant la guerre, et l’appel à la reprise du travail, sans garantie de sécurité, qui rappellerait le STO.

L’aveuglement coupable des classes dirigeantes

Championne en matière d’aéronautique, d’espace, de nucléaire et bien sûr de luxe et de parfums, la France vient bêtement de se prendre les pieds dans l’élastique d’un masque FFP2, l’un des seuls qui lui restait en stock, et elle court toujours après le gel hydro alcoolique, en attendant le futur sketch sur les tests sérologiques, le tout conditionnant le déconfinement…

On en arrive à se demander si nous ne serons pas obligé un jour de demander aux chinois de venir régler un problème sur les wc de nos sous-marins nucléaires avant de déclarer la guerre.

Plutôt que de parler de récession, parlons de régression de notre fameux « vivre ensemble » et surtout de la faillite de l’appareil d’Etat totalement soumis au néolibéralisme, en particulier ces petits hommes falots qui peuplent les Ministères et pour qui la santé des autres est un coût qui passe par la soumission à la Chine ou à l’Inde pour la fourniture de masques ou de médicaments comme le curare.

Elevés en batterie dans des School of Business, confinés à l’Ena, avec des tableurs Excel comme seul horizon, totalement dépourvus de créativité, ils ont fait bêtement ce qu’on leur a dit de faire et attendent sagement de monnayer leurs talents dans les boîtes privées dont ils ont fait la fortune par leur inconséquence, sur notre dos.

Alors, une fois la « Guerre » finie, il faudra veiller à ce que les responsables de cette situation qui perdure depuis plusieurs décennies, à défaut d’être tondus, soient virés sans procès, privés de tous leurs avantages et condamnés à l’indignité nationale.

Il nous faudra être très vigilants !         

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commentaires

A
Il faudrait que les anthropologues, scientifiques, syndicalistes, chercheurs, économistes, écrivains, sociologues, philosophes, artistes, urgentistes, ... passent à l’action. En se rassemblant dans un « Conseil National de la Transition » ! Voir « Réflexions pour la création d’un Conseil National de la Transition » sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article1492
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O
Bonjour, je sens une certaine colère dans cet article. (je la partage largement). Mais un cheval au galop avec ses œillères met beaucoup de temps pour s'apercevoir qu'il s'est fourvoyé. Le "en même temps", et le choix des soutiens de la campagne ne pouvaient arriver qu'à cet affichage sans caractère. Imiter de Gaulle mais ne pas avoir une "certaine idée de la France" c'est ne pas choisir l’article 16, c'est décider d'entrer en confinement comme les Chinois l'ont décidé sans imaginer les moyens d'en sortir. Ménager toujours la chèvre et le choux par ce que mal élu et mal conseiller. Choisir écouter Raoult, après Benalla, Grivaux et Ferrand ça démontre l'amplitude de la faiblesse du caractère. Bon courage! à tous, mais pour le Medef oser s'exprimer comme on l'entend c'est décidément se moquer des autres, le patron de l'ARS de Metz a été démis pour de propos du même ordre, il y a des points de vue sans décence. Et les maires comme Hidalgo qui demande la déclaration d'immunité affichée (pourquoi pas une étoile?) ou les préfets comme en 77 qui permettent aux chasseurs de mettre de l'ordre dans les bois, ou décider d'interdire les sorties d'exercice de 10 à 19h) peut-être des couvre feu? Quant au Conseil d'Etat qui "surveille" les ordonnances avec Marisol Touraine, ou le Conseil Constitutionnel présidé par Laurent Fabius, quelles garanties!
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I
Bonjour<br /> S'il y a une chose que cette crise nous apprend, en effet, c'est que passé le discours formaté du néolibéralisme et sa pensée unique, il ne reste pas grand chose dans la tête de ceux qui nous gouvernent, aucune capacité à agir, à se remettre en cause, à considérer le peuple pour ce qu'il est, c'est à dire l'origine de la démocratie au lieu d'une variable d'ajustement.

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