A propos des impôts locaux : comparaison n’est pas raison

Je retiens des explications des élus (Ouest France du 28/09), que chaque collectivité locale à ses caractéristiques propres qui font que l’on fera plus ou moins appel aux contributions des ménages pour boucler les budgets. La comparaison sur ce point entre collectivités de même niveau pour établir un classement n’est donc pas pertinente.

Ainsi, le Département d’Ille et vilaine qui bénéficiait de recettes importantes de taxe professionnelle et de droits de mutations doit faire face – crise oblige – à un effondrement de ces recettes, et doit compenser en augmentant les impôts versés par les ménages.

La situation au regard de la taxe professionnelle ou des droits de mutations n’est pas la même dans le Finistère ou le Morbihan, départements dans lesquels les impôts ménages sont plus élevés.

Même si l’impôt moyen par habitant reste encore un peu plus faible en Ille et Vilaine, on constate cependant une tendance à l’augmentation importante des parts de taxe foncière (+77%) et de taxe d’habitation (+71,03%) perçues (sur la période 2002/2009) par le Département, ces pourcentages intégrant l’actualisation des bases.

Si cette situation de crise et cette tendance à l’augmentation des taxes devaient perdurer, nul doute que la comparaison avec nos voisins bretons serait beaucoup moins favorable dans un avenir proche.

Les départements, qui n’ont jamais connu cette situation depuis 25 ans, sont fragilisés, et ce dans un contexte de réforme des collectivités locales remettant en cause leur existence à terme.

N’ayant pas été habitués à la gestion en temps de crise, ils n’ont pas développé d’outils de contrôle de gestion, leur permettant d’anticiper, et  lorsqu’ils ont eu entre les mains des dossiers permettant d’ouvrir des négociations financières avec des partenaires ou des entreprises, ils n’ont pas toujours eu le courage politique de s’en saisir. Cette remarque vaut pour toutes les majorités.

(texte publié dans Ouest France - Rennes Forum le 24/10/2009)