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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 19:06

 

L’épisode neigeux que nous venons de connaître aura été une fois de plus l’occasion pour les médias, audiovisuels en particulier, de pratiquer la surenchère dans le commentaire.

Lorsque j’entends parler de naufragés, c’est le Titanic qui me vient à l’esprit et quand on me parle de réfugiés, je vois des cohortes de gens déplacés en raison d’une famine ou d’une guerre.

Dans notre confort occidental, les mots perdent leur sens et on n’hésite plus à parler de naufragés dès que des automobilistes, des routiers ou des utilisateurs de transports en commun sont bloqués temporairement par des intempéries dans leurs véhicules ou sur le quai d’une gare et empêchés de se déplacer librement. Ces naufragés passent à un statut de réfugiés dès lors qu’ils sont extraits de leur condition désagréable pour être conduits soit dans un gymnase communal ou bien dans un hôtel pour les plus chanceux.

Je ne sous-estime pas les désagréments endurés et je n’aimerai pas être moi-même dans une situation de ce type, mais je réprouve cette dramatisation médiatique alors même que la majorité des personnes bloquées accepte ces désagréments passagers et attends le déblocage des réseaux.

Néanmoins, afin de faire le « buzz », on tend complaisamment le micro aux plus énervés, aux plus pressés qui n’ont pas écouté les avertissements de météo France et qui s’empressent de pester contre les institutions, le service public, la DDE qu’on ne voit pas ou la SNCF qui n’informe pas ses clients…

…Et bien sûr d’en rajouter une couche en comparant la France aux pays nordiques ou le Canada, en oubliant de dire que tout ne va pas pour le mieux dans ces pays où ils ne sont peut-être jamais allés.

Le problème de nos sociétés, c’est qu’il faut « que ça tourne ». L’économie ne peut pas se payer le luxe ne serait-ce que d’un blocage d’une journée, alors on prend des risques et on engage des camions ou des véhicules particuliers sur des axes dont il est risqué d’aller en raison des conditions climatiques, et on programme des déplacements en transports collectifs, et ce, malgré les avertissements.

Le résultat est celui que nous avons connu avec ses « naufragés » et ses « réfugiés ».

Sommes-nous prêts à affronter des situations climatiques exceptionnelles ?

Il n’est pas interdit de se poser la question de savoir si nos services publics, les sociétés d’autoroutes, la SNCF ou EDF sont suffisamment armés pour répondre à ces situations exceptionnelles. La réponse est dans la question : dans certaines régions où les aléas climatiques sont l’exception, on ne va pas surinvestir dans des matériels spécifiques pour répondre à des phénomènes climatiques qui ne surviennent que tous les dix ans. Même chose pour les communes rurales qui ont déjà du mal à boucler leurs budgets et qui attendront le dégel, tout simplement en sachant que la solidarité entre voisins permettra d’amortir les désagréments.

S’agissant plus particulièrement des collectivités publiques concernées par ces évènements climatiques, à savoir l’Etat (les DRIRE) pour les réseaux nationaux, les Départements (les ex DDE) pour les routes départementales ou les communes pour les voies communales, il faut savoir que les moyens (c’est surtout vrai pour les services de l’Etat) on été mis au régime sévère du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite du temps de l’ancienne présidence et que cela doit forcément avoir un impact sur les capacités de traitement du réseau en cas d’intempéries. Les départements dirigés par les Conseils Généraux ont, quant à eux bien pris la mesure du « risque électoral » et ont sinon amélioré, du moins maintenu les effectifs transférés par l’Etat sans appliquer la règle du non remplacement de un sur deux. Les communes sont globalement réactives elles aussi, mais leurs interventions sont à la mesure de leurs moyens.

Tout cela pour dire que même en mettant des moyens humains et techniques démesurés par rapport aux situations climatiques normales, il y a de fortes chances pour que les situations exceptionnelles se renouvellent avec les désagréments qu’elles comportent, et il faudra apprendre à vivre avec.

Les grandes gueules

Hormis ceux à qui ont tend complaisamment le micro pour agonir les services publics (certains d’entre eux peuvent avoir par ailleurs avoir applaudi des deux mains la diminution du nombre de fonctionnaires), il existe une autre catégorie, toujours en recherche de polémiques et qui s’empresse de critiquer l’action du pouvoir en place.

Au palmarès des faux culs, on notera les interventions de Jean Louis Borloo et de Dominique Bussereau se plaignant du manque de réactivité du gouvernement faisant ainsi semblant de prendre fait et cause, pour des raisons bassement électoralistes, pour les naufragés gueulards, en oubliant de rappeler qu’ils sont à l’origine du démantèlement des services publics.   

 

 

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