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7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 20:39

La loi de décembre 2010 votée par l’ancienne majorité, prévoyait trois mesures principales :

-          l’achèvement et la rationalisation de l’intercommunalité,

-          la création d’un conseiller territorial chargé de gérer à la fois les affaires régionales et départementales,

-          des fusions de départements entre eux ou de départements avec des régions, à l’initiative des élus de ces collectivités.

La rationalisation de l’intercommunalité a fait un flop en raison de la réticence des élus eux-mêmes qui ont bloqué les évolutions pour des motifs pas du tout pertinents au regard de l’intérêt général.

Le sort du conseiller territorial, véritable cheval de trois destiné à aller doucement vers la dilution des Départements dans les Régions a été réglé par la nouvelle majorité : exit, donc, le conseiller territorial !

Restait donc la fusion des départements entre eux ou de Départements avec les Régions à l’initiative des élus.

Le « laboratoire Alsacien »

Le Président de cette Région (seule tenue par une majorité de droite), par ailleurs ancien Ministre sous le gouvernement précédent, se devait d’expérimenter cette mesure dans sa Région. Cette initiative vient de se fracasser lamentablement en raison de l’abstention massive des électeurs.

Ni les partisans du oui à ce référendum organisé pour la fusion des deux départements dans la Région alsace, ni ceux qui prônaient le non ne peuvent se réjouir, les premiers parce qu’ils ont proposé un projet flou en forme d’usine à gaz, ce que leur reprochent principalement les seconds, certains opposants parlant également de projet « nuisible à l’unité de la Nation ».

Pendant que les uns et les autres débattaient et s’envoyaient leurs arguments à la figure, le citoyen qui devait être au centre du débat, s’est senti totalement exclu et méprisé et a voté avec ses pieds, comme le font de plus en plus les électeurs aux élections locales qui enregistrent des records d’abstentions (60 % aux dernières cantonales, par exemple).

C’est un formidable désaveu des citoyens en direction de la classe politique et c’est la démocratie qui est la grande perdante.

Pendant ce temps là, les conneries continuent…

Madame Lebranchu, ministre de la décentralisation a présidé à la mise en forme d’un projet de loi de décentralisation voulue par le candidat Hollande. J’ai déjà eu l’occasion de dire que ce projet était « une vraie bouse », compilation des exigences des différents lobbies d’élus (villes, départements, régions, intercommunalités,…).

Ce projet a été torpillé par les sénateurs avant même que le gouvernement ne l’examine, ce qui en dit long sur le poids de ces élus qui ne veulent absolument rien changer dans le paysage territorial qui sert si bien leurs intérêts électoraux et leurs intérêts particuliers.

Désormais, ce texte devrait être saucissonné en trois parties, la troisième touchant aux intérêts électoraux de ces mêmes élus et de leurs collègues députés qui cumulent les mandats, n’ayant vraisemblablement aucune chance de voir le jour.

Arrêtons de perdre du temps !

Que ce soit l’exemple de l’Alsace ou  celui du projet de loi « Lebranchu », la preuve est de nouveau faite que le sujet de la décentralisation, ne peut pas être laissé entre les mains des élus eux-mêmes ni de celles des partis politiques, pour lesquels l’intérêt général s’arrête là où leurs intérêts particuliers commencent.

Les réformateurs, les vrais, ceux qui ce réclament parfois de l’éducation populaire doivent donc faire un travail pédagogique de fond et surtout écouter les citoyens sans chercher à les instrumentaliser.

Ce n’est qu’après avoir fait ce travail de fond que l’on pourra déterminer la voie de la réforme des collectivités territoriales qui ne peut plus être confiée aux seuls élus et partis qui sont désormais largement discrédités sur le sujet.  

 

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 18:44

« J’engagerai une nouvelle étape de la décentralisation » : promesse n° 54 du candidat Hollande.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Après une dizaine de versions, le projet de loi qui sera soumis au gouvernement est sorti : 175 pages et 122 articles, excusez du peu ! Et pour dire quoi ? Pas grand-chose, sinon qu’on ne changera rien à l’empilement des collectivités auquel le citoyen ne comprend rien, mais qu’au contraire on va créer un nouveau niveau (les Métropoles) et surtout instituer de nouvelles instances de concertation aux niveaux national et régional.

Et ça se complique encore puisque le Président du Sénat réclame une « concertation » et une « réflexion pluraliste » avant l’examen du projet de loi « Lebranchu » juste pour faire durer un peu plus le plaisir (5 mois supplémentaires)  http://reformecollectivites.wordpress.com/2013/03/21/la-concertation-maladie-chronique-de-la-decentralisation/et sans doute vider encore un peu plus de son contenu un projet qui en manquait déjà singulièrement.

La Région Bretagne s’en mêle

C’est la seule Région de France a avoir débattu sur la décentralisation, ce qui est à mettre à son crédit, mais quand on lit les positions des différents partis représentés dans cette assemblée, on voit tout de suite les limites de l’exercice concrétisées dans le préambule de la contribution qui se veut « une réponse aux attentes exprimées par nos concitoyens qui exigent  une action publique plus efficace, plus pertinente et réactive, plus lisible et moins coûteuse »

Bel exercice de langue de bois, dans la mesure où la constante de ces commissions et comités théodule est précisément de ne jamais demander l’avis des citoyens, étant entendu que seul les élus semblent détenir la vérité sur le sujet de la décentralisation.

Pour le reste, aucun parti représenté dans cette assemblée ne se prononce pour une simplification du mille feuille territorial et chacun s’en tient à la doxa de son parti, ce qui nous donne de belles envolées sur « la liberté des territoires », « la décentralisation atout économique et social contre les carcans nationaux », « la gestion optimisée des dépenses publiques », les pressions des grandes agglomérations et des administrations centrales »…

Seuls deux partis minoritaires (l’Union Démocratique Bretonne et Bretagne Ecologie) se permettent de critiquer le projet de loi jugé « décevant » ou « nécessitant un effort d’information en direction du grand public ».

Pourquoi le projet de loi part en vrille ?

Parce qu’à l’exception des petits partis qui n’ont que peu d’élus, les autres formations politiques ont tout à perdre à réformer et rationnaliser le mille feuille. Les élus des grandes formations ont constamment en tête de ne pas perdre « des parts de marchés », c'est-à-dire de voir diminuer leur nombre d’élus locaux, sachant par ailleurs qu’ils détiennent souvent  eux-mêmes deux, voire trois mandats ou délégations (merci le cumul, assurance pour durer dans le « métier »).

Second motif, les sénateurs qui trouvent précisément leur légitimité dans cet émiettement territorial, qu’ils cultivent en achetant des voix de grands électeurs grâce à la réserve parlementaire, sont loin d’être des acharnés de cette réforme de la décentralisation, sauf pour la plomber.

Troisième raison, le gouvernement ne peut pas se permettre dans le contexte économique actuel de fusionner les collectivités en diminuant leur nombre. Ce serait oublier que les dépenses d’investissement et de fonctionnement des collectivités (pas toujours utiles) bénéficient au secteur économique local. Imaginons que l’on soit obligé de faire moins de ronds points ou de signer moins de Partenariats Publics Privés ou de délégations de service public ! Inconcevable ! Les entreprises s’empresseraient de menacer de licencier des salariés (ou de le faire : cf Véolia qui supprime 1500 emplois parce que des collectivités reprennent la distribution de l’eau à leur compte). Alors, le gouvernement se contente simplement de diminuer les dotations aux collectivités pour cacher la poussière sous le tapis et éviter le choc frontal avec le Medef.

Pourquoi perdre encore du temps (et de l’argent) pour ce projet de loi ?

Economiquement et politiquement, ce n’est pas le moment de réformer sérieusement les collectivités locales (c’est rarement le moment) et les contribuables vont devoir s’habituer à continuer à payer des impôts pour la gabegie financière induite par l’émiettement. Cela peut durer encore longtemps, et on ne pensera même plus à réformer si la croissance revient.

Ce monstre législatif inutile, vide de contenu, sans ambition et qui ne parle quasiment pas de démocratie, de gouvernance locale et de simplification administrative doit être mis rapidement à la poubelle.

 

 

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 18:54

« Les Français préfèrent moins de fonctionnaires plutôt que des impôts en plus » (La Tribune - 7/03)

« La dépense publique (57 % du Produit Intérieur Brut) étouffe l’économie, et l’administration française manque d’efficience » (Laurence Parisot, Présidente du Medef).

Des affirmations comme celles-ci, on en entend ou on en lit chaque jour, et nos « meilleurs économistes » (ceux qui n’ont pas venu venir les crises), les répètent à l’envie, au point que le bon peuple en arrive à se poser des questions, à se demander s’il n’y aurait pas encore quelques mammouths à dégraisser dans les fonctions publiques afin que les impôts et taxes prélevés sur les ménages et les entreprises diminuent et permettent à ces dernières de « développer l’activité et l’emploi… »

Sur qui taper ?

S’agissant de la Fonction Publique d’Etat (Police, justice, éducation nationale, répression des fraudes,…) le mal est déjà fait et les mesures de rattrapage prises par le gouvernement actuel ne sont que des emplâtres.

Pour la Fonction publique hospitalière, il ne reste plus grand-chose à ronger sur l’os.

La Fonction publique territoriale semble être le seul endroit où l’on puisse gratter quelque chose, tant le système d’empilement de structures territoriales (communes, intercommunalités, Départements, Régions) a généré de doublons et de dépenses inutiles au cours des vingt dernières années.

Oui, mais voilà…

Diminuer à nouveau le périmètre d’intervention des services publics, qu’ils soient d’Etat, Hospitaliers ou locaux a des incidences, et pas seulement sur la diminution des dépenses publiques.

La première de ces incidences, et là, Madame Parisot sera ravie, est de transférer aux entreprises privées des missions jusque là assurée par des fonctionnaires, d’où augmentation de l’activité privée avec bien sûr des « créations d’emplois », et « un meilleur service assuré à un coût moindre », sauf que…sur la durée, on observe que le coût du service peut être parfois plus élevé en gestion privée qu’en gestion publique (la distribution de l’eau, par exemple, que certaines collectivités reprennent actuellement en gestion directe) et on observe que le service n’est pas toujours meilleur (exemple : de moins en moins de contrôles sur la qualité alimentaire en raison de la suppression de postes de fonctionnaires, ce qui nous conduit à des scandales comme celui des lasagnes à la viande de cheval.

La seconde incidence, c’est que le choix du transfert vers le privé se traduit par un paiement direct du service ainsi privatisé par les consommateurs de services alors que son coût était auparavant mutualisé via l’impôt payé par l’ensemble des contribuables. Par exemple, l’accueil aux urgences est payé par tous. L’Education des enfants dans l’enseignement public.

Demain, si la santé est privatisée (ce qui est déjà le cas en partie), on ne vous demandera plus de carte vitale à l’accueil des urgences, mais un chèque. Si l’Education n’est plus une mission  assurée par l’Etat (les enseignants) et les collectivités territoriales (pour la construction et l’entretien des équipements), tous les parents d’élèves devront faire face à des frais de scolarité élevés (c’est déjà en partie vrai pour les établissements privés). Vous pouvez vous amuser à chercher d’autres exemples…

Vous êtes prévenus…

L’abandon de missions de service public se traduira parfois par une dégradation du service rendu, toujours par un prix facturé directement aux utilisateurs (alors que c’est la solidarité nationale qui assure aujourd’hui la péréquation), pas forcément par une baisse des prix à la consommation liée à la baisse des charges des entreprises (selon le principe : moins de fonctionnaires = moins d’impôts) et surement par la mise en difficulté de familles déjà fragilisées dans le système actuel et qui devront faire face à des charges de santé et d’éducation supplémentaires.

Le système que Madame Parisot propose donc a été théorisé depuis longtemps en droit public : « le choix entre l’usager et le contribuable dans la gestion des services publics » et il est clair que le balancier penche actuellement en défaveur de l’usager.

Mais, me direz-vous, je m’en fiche royalement…

Car je n’ai plus d’enfants scolarisés, je suis en bonne santé et je vis dans un quartier tranquille et je n’ai pas besoin d’être protégé et vous pourriez ajouter comme le regretté Jean Yanne dans un de ses sketches,  « Je ne vais jamais sur les routes départementales » (sous entendu, je paye trop d’impôts au Conseil Général pour leur entretien).

C’est un point de vue !, mais rappelez vous qu’un jour ou l’autre, vous aurez besoin d’un des services publics qui existe encore (une aide personnes âgées par exemple, qui ne sera pas encore soumise aux primes versées à des assureurs), ou un de vos descendants en difficulté de santé devra faire un emprunt pour se soigner, sachant que sa maladie lui aura fait perdre son emploi et alors vous irez voir votre député pour lui demander ce qu’il peut faire.

Alors, avant de chanter en cœur avec Madame Parisot que les dépenses publiques sont trop importantes (sauf les aides aux entreprises, tout de même…) et que les impôts sont trop lourds, renseignez vous bien sur les avantages et les inconvénients de chaque système, n’hésitez pas à interpeler vos élus pour obtenir des explications et intéressez-vous à l’organisation des services publics en France et à leur financement (et à leur rationalisation, s’agissant des collectivités territoriales).

Après, il sera trop tard…

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 19:06

 

L’épisode neigeux que nous venons de connaître aura été une fois de plus l’occasion pour les médias, audiovisuels en particulier, de pratiquer la surenchère dans le commentaire.

Lorsque j’entends parler de naufragés, c’est le Titanic qui me vient à l’esprit et quand on me parle de réfugiés, je vois des cohortes de gens déplacés en raison d’une famine ou d’une guerre.

Dans notre confort occidental, les mots perdent leur sens et on n’hésite plus à parler de naufragés dès que des automobilistes, des routiers ou des utilisateurs de transports en commun sont bloqués temporairement par des intempéries dans leurs véhicules ou sur le quai d’une gare et empêchés de se déplacer librement. Ces naufragés passent à un statut de réfugiés dès lors qu’ils sont extraits de leur condition désagréable pour être conduits soit dans un gymnase communal ou bien dans un hôtel pour les plus chanceux.

Je ne sous-estime pas les désagréments endurés et je n’aimerai pas être moi-même dans une situation de ce type, mais je réprouve cette dramatisation médiatique alors même que la majorité des personnes bloquées accepte ces désagréments passagers et attends le déblocage des réseaux.

Néanmoins, afin de faire le « buzz », on tend complaisamment le micro aux plus énervés, aux plus pressés qui n’ont pas écouté les avertissements de météo France et qui s’empressent de pester contre les institutions, le service public, la DDE qu’on ne voit pas ou la SNCF qui n’informe pas ses clients…

…Et bien sûr d’en rajouter une couche en comparant la France aux pays nordiques ou le Canada, en oubliant de dire que tout ne va pas pour le mieux dans ces pays où ils ne sont peut-être jamais allés.

Le problème de nos sociétés, c’est qu’il faut « que ça tourne ». L’économie ne peut pas se payer le luxe ne serait-ce que d’un blocage d’une journée, alors on prend des risques et on engage des camions ou des véhicules particuliers sur des axes dont il est risqué d’aller en raison des conditions climatiques, et on programme des déplacements en transports collectifs, et ce, malgré les avertissements.

Le résultat est celui que nous avons connu avec ses « naufragés » et ses « réfugiés ».

Sommes-nous prêts à affronter des situations climatiques exceptionnelles ?

Il n’est pas interdit de se poser la question de savoir si nos services publics, les sociétés d’autoroutes, la SNCF ou EDF sont suffisamment armés pour répondre à ces situations exceptionnelles. La réponse est dans la question : dans certaines régions où les aléas climatiques sont l’exception, on ne va pas surinvestir dans des matériels spécifiques pour répondre à des phénomènes climatiques qui ne surviennent que tous les dix ans. Même chose pour les communes rurales qui ont déjà du mal à boucler leurs budgets et qui attendront le dégel, tout simplement en sachant que la solidarité entre voisins permettra d’amortir les désagréments.

S’agissant plus particulièrement des collectivités publiques concernées par ces évènements climatiques, à savoir l’Etat (les DRIRE) pour les réseaux nationaux, les Départements (les ex DDE) pour les routes départementales ou les communes pour les voies communales, il faut savoir que les moyens (c’est surtout vrai pour les services de l’Etat) on été mis au régime sévère du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite du temps de l’ancienne présidence et que cela doit forcément avoir un impact sur les capacités de traitement du réseau en cas d’intempéries. Les départements dirigés par les Conseils Généraux ont, quant à eux bien pris la mesure du « risque électoral » et ont sinon amélioré, du moins maintenu les effectifs transférés par l’Etat sans appliquer la règle du non remplacement de un sur deux. Les communes sont globalement réactives elles aussi, mais leurs interventions sont à la mesure de leurs moyens.

Tout cela pour dire que même en mettant des moyens humains et techniques démesurés par rapport aux situations climatiques normales, il y a de fortes chances pour que les situations exceptionnelles se renouvellent avec les désagréments qu’elles comportent, et il faudra apprendre à vivre avec.

Les grandes gueules

Hormis ceux à qui ont tend complaisamment le micro pour agonir les services publics (certains d’entre eux peuvent avoir par ailleurs avoir applaudi des deux mains la diminution du nombre de fonctionnaires), il existe une autre catégorie, toujours en recherche de polémiques et qui s’empresse de critiquer l’action du pouvoir en place.

Au palmarès des faux culs, on notera les interventions de Jean Louis Borloo et de Dominique Bussereau se plaignant du manque de réactivité du gouvernement faisant ainsi semblant de prendre fait et cause, pour des raisons bassement électoralistes, pour les naufragés gueulards, en oubliant de rappeler qu’ils sont à l’origine du démantèlement des services publics.   

 

 

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 16:13

 

Chaque jour ou presque nous amène son lot d’annonces de réformes, de taxations destinées à combler le trou budgétaire, celui des retraites ou de la sécu ou bien encore à « améliorer » la justice fiscale.

Ces derniers temps nous avons eu droit à différentes hypothèses concernant les retraites allant de l’augmentation des cotisations à l’allongement de leur durée, en passant par la fin de leur indexation,  la suppression de l’abattement de 10 % sur les revenus des retraités ou bien la fiscalisation de l’avantage consenti aux fonctionnaires qui ont élevé trois enfants.

S’agissant de la politique familiale, cela va de la fiscalisation des allocations en passant par la modification du quotient familial. Sur la fiscalité elle-même on parle de l’avancement de l’application de  l’augmentation de la TVA et également de l’indexation de la taxe d’habitation sur les revenus de l’occupant du logement.

Outre les éventualités concernant la TVA, on notera également le débat sur la fiscalité du diesel, fort opportunément initié par la cour des comptes qui parle de 7 Milliards de perte de recettes, alors que cette mesure a fait les beaux jours de notre industrie automobile, ce qui n’est plus le cas actuellement.

Devant cette masse d’annonces, le citoyen lambda se trouve un peu dépassé et se demande à quelle sauce fiscale il va être mangé dans les prochains mois au nom de la rigueur budgétaire. Le plus averti prend sa calculette et chiffre, autant que faire se peut, chaque mesure et arrive selon sa situation à des totaux plus ou moins élevés, mais jamais neutres pour son budget, avec des scénarios catastrophe cumulant les effets de plusieurs mesures potentielles.

La réaction logique est de faire le gros dos, c'est-à-dire, pour ceux qui le peuvent, épargner un peu plus pour prévoir les mauvais jours, pour d’autres, différer leurs achats et donc leur consommation, et enfin pour les moins favorisés à se mettre un peu plus en mode survie en continuant à jongler avec les fins de mois, la réparation de la voiture et le paiement de la cantine des enfants.

Voilà pour les effets tangibles.

Vous n’avez rien compris !

Si cette masse de mauvaises nouvelles s’abat sur vous et vous incite à rentrer dans votre coquille, c’est que vous ne comprenez rien à la communication politique.

Il s’agit de la technique des ballons d’essais qui consiste pour un ministre, une institution (chambre des comptes) ou un corps intermédiaire (le Medef, par exemple), à lâcher une petite indiscrétion auprès de journalistes sur une mesure envisageable ou souhaitée afin d’en tester la faisabilité auprès du bon peuple et des lobbies. Il s’agit donc d’une arme à double détente, qui sera immédiatement suivie d’un sondage qui nous donnera des pourcentages favorables ou non qui permettront au gouvernement d’envisager ou non la mesure ou aux lobbies de passer à la vitesse supérieure.

Cette technique du ballon d’essai ne doit pas être confondue avec le couac qui est par exemple une intervention intempestive d’un ministre non labellisée « ballon d’essai » par le chef du gouvernement. On citera notamment la phrase de Montebourg sur Mittal (« La France ne veut plus de Mittal »).

Les gagnants et les perdants de la méthode

Certains ministres qui ont besoin d’exister dans leur diversité au sein du P.S. ont sans doute intérêt politiquement à faire fuiter telle ou telle information auprès de la presse qui s’empresse d’en faire ses choux gras.

Les seconds gagnants sont les instituts de sondages à qui le gouvernement ou les médias commandent des enquêtes sur tel ou tel bruit ou annonce et les livrent à ces mêmes médias qui les commentent pendant plusieurs jours. La presse et les instituts de sondages ne vont pas trop mal en ce moment et peuvent donc remercier le gouvernement pour sa manière de piloter son action.

Car c’est sans doute l’enseignement principal de ce que nous vivons actuellement : le gouvernement, face à la crise, cherche désespérément des solutions et les teste sans se douter de leur caractère anxiogène auprès des français et de leur impact négatif sur l’économie. Il ne s’agit pas de stigmatiser le gouvernement actuel, le précédent a fait et ferait sans doute la même chose. D’ailleurs, la technique du ballon d’essai semble être également la règle pour que l’on continue à parler du Président UMP battu en mai dernier.

Les perdants sont bien sûr les citoyens, qui outre leur état d’abattement face à l’avalanche des mesures évoquées, sont complètement exclus du débat qui est contenu au sein d’une nomenklatura politico-médiatique.   

 Redonner la parole au peuple ?

Un sondage est moins risqué pour nos dirigeants politiques qui cherchent avant tout à faire carrière et à cumuler les mandats ou les postes de prestiges.

Et puis, dès fois que cette parole irait au-delà de ce qui est supportable (pour les pouvoirs et les lobbies), comme l’ont fait les Suisses en matière de rémunérations de leurs dirigeants économiques…

…ou bien encore que le peuple élise, comme en Italie des représentants, au risque de bloquer la vie parlementaire…

Par ailleurs, redonner la parole au peuple nécessiterait pour ces dirigeants de revoir leurs modes de pensée, ceux qui leur ont été inculqués dans des écoles prestigieuses ou qui leur ont été glissés dans l’oreille par les experts en tout genre, incapable de prédire les crises, mais que l’on voit toujours pérorer au 20 heures en nous rappelant les sacrifices que nous devons accepter au nom de l’ordre mondial.

Alors…

 

 

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 10:43

mille feuille-1

Peut-on raisonnablement croire à une réforme des collectivités territoriales dans de brefs délais ? Non, bien sûr, et ce n’est pas le texte de loi sur la décentralisation qui sera bientôt présenté au Parlement qui nous fera changer d’avis.

Pourtant, les arguments sont là : trop de collectivités, des missions qui se superposent, des dérives financières et des impôts locaux qui augmentent, et par-dessus tout une incompréhension totale du système par le citoyen qui se déplace de moins en moins pour voter aux élections locales.

Or, il n’y a aucune chance pour que l’on réforme le mille feuille territorial, malgré ces tares constatées. Pourquoi ? Des forces conservatrices sont à l’œuvre et empêchent les choses d’évoluer.

Tout part en premier lieu du cumul des mandats et du besoin de se faire réélire ou de trouver un point de chute pour des élus qui sont devenus des professionnels et qui ne veulent rien faire d’autre.

Les mandats nationaux, européens ou locaux (560 000, environ) sont autant de possibilités de poursuivre une carrière politique malgré les aléas des élections. C’est aussi un vivier qui légitime les partis politiques et leur fonctionnement archaïque.

On sait depuis peu que l’application (bien douce) du non cumul des mandats ne sera effective qu’à partir de 2017 et que ce non cumul ne limitera pas dans le temps le nombre de mandats successifs, ce qui perpétuera une caste politique soucieuse de se faire réélire.

Le rôle des lobbies

Le second argument pour dire qu’il n’y aura pas de réforme des collectivités est dans le prolongement du premier. Les lobbies professionnels ou associatifs ont bien compris le pouvoir de nuisance qu’ils détiennent et la fragilité des élus qui cherchent à se faire réélire. Cela se traduit par des reconductions de budgets sans que pour autant l’utilisation et l’utilité des crédits ne fasse l’objet de contrôles efficaces (secteur associatif social, culturel, de la formation,…), ou pour des travaux d’investissements, des délégations de service public, des partenariats publics privés (véritables machines à cash pour les entreprises) ou bien des marchés liés au fonctionnement des collectivités dont l’utilité n’est pas toujours avérée. Le seul argument avancé est que « c’est bon pour l’économie locale ». C’est pourquoi notre pays regorge de ronds points et d’aménagements urbains et que les bureaux d’études et autres experts sont sollicités pour un oui ou pour un non et prospèrent (alors même que les études pourraient être faites en interne aux collectivités).

La puissance de la fonction Publique territoriale

C’est le troisième point de mon raisonnement pessimiste, encore faut-il le nuancer. Les fonctionnaires territoriaux sont au nombre de 1,8 Millions et leur nombre a singulièrement augmenté ces dernières années, sans qu’ils en soient directement responsables. Ce sont en effet les élus, dans leur besoin d’exister dans leurs différentes structures territoriales (un général sans armée n’est rien) qui ont créé ces postes, particulièrement dans le secteur de l’intercommunalité, alors que bien souvent des transferts de personnels de communes vers les intercommunalités auraient pu se faire. Pour compléter ce point ajoutons que le courage des élus en matière de management du personnel n’est pas une vertu reconnue : les fonctionnaires territoriaux votent.

Ils sont également des observateurs pertinents des dérives locales liées à la superposition des collectivités.

Cette puissance de la Fonction publique territoriale s’exprime également au travers des organisations syndicales qui guettent tout transfert ou fusion ou réaménagement des services, susceptibles de réduire leur audience. La cristallisation de craintes pas toujours fondées fait alors partie de la stratégie, et les syndicats obtiennent souvent des compensations financières ou d’avancement de carrière pour les agents pour débloquer les choses. Le paradoxe est alors de constater que pour rationnaliser l’action publique et espérer des économies à terme, il faut d’abord dépenser de l’argent, ce qui pose la question de l’efficacité de la méthode.

Enfin, la puissance de la F.P.T. s’exprime aussi beaucoup au travers de ses cadres dirigeants. Autrefois recrutés parmi la haute fonction publique d’Etat pour tenir les rôles de direction dans les Régions, Départements, intercommunalités et villes importantes, ils proviennent aujourd’hui de plus en plus du corps des administrateurs territoriaux qui sont formés dans une école spécifique à l’instar et à l’égal de l’ENA pour la Fonction Publique d’Etat.

Une diminution du nombre de ces collectivités territoriales se traduirait par une diminution du nombre de postes de cadres dirigeants et par une difficulté pour eux à faire une belle carrière. C’est pourquoi, l’association des administrateurs (leur lobby professionnel) ne propose surtout pas de diminuer le nombre de collectivités territoriales afin de conserver une masse critique de postes.    

 

Voilà les trois raisons (parmi d’autres sans doute) qui bloquent toute réforme des collectivités territoriales et il n’y a aucune raison d’être optimiste avant longtemps

 

 

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 19:13

Le gouvernement a décidé de tailler dans les dotations qu’il alloue aux Régions, Départements, communes et groupements de communes à fiscalité propre.

Chaque année l’Etat verse à ces collectivités environ 50 Milliards d’euros pour leur fonctionnement et la ponction annoncée sera de 1,5 Milliards d’euros par an entre 2013 et 2015.

Le message de l’Etat est clair. Il consiste à dire que les objectifs de redressement financiers et économiques concernent tout le monde et que les collectivités doivent aussi se serrer la ceinture.

Ces 1,5 Milliards représentent 23 € par an et par citoyen. Pour un département français de 1 million d’habitants, par exemple, cela représente un « manque à gagner » global de 23 millions d’euros qui sera réparti sur l’ensemble des collectivités qui interviennent dans ce département, à savoir, la Région, le Conseil Général, les communes et les intercommunalités à fiscalité propre.

Comment combler ce « déficit » ?

2 solutions s’offrent aux collectivités : soit recourir aux impôts locaux pour combler la recette manquante, soit diminuer leurs dépenses.

La première solution est celle de la facilité : un petit coup de pouce sur la taxe d’habitation, la taxe foncière, ou l’impôt des entreprises et le tour sera joué, sauf qu’en période de crise économique, c’est difficile. Par ailleurs, il est « d’usage » de ne pas augmenter les impôts locaux l’année qui précède les élections locales (municipales en 2014, départementales en 2015). Les élus n’étant pas suicidaires, il y a donc de fortes chances pour que l’augmentation de la fiscalité locale soit écartée pour combler cette perte de recette.

Reste donc la diminution du train de vie…

Dans quelles dépenses tailler ?... étant entendu qu’un certain nombre d’entre-elles sont incompressibles, voire ont tendance à augmenter (le social, le hors temps scolaire, les établissements scolaires,…) et font partie des dépenses regardées à la loupe par le citoyen/électeur surtout en période électorale.

Une fois ces dépenses incompressibles écartées, que reste t-il ? Les dépenses de fonctionnement propres aux collectivités peuvent être ciblées. Elles concernent tout d’abord le train de vie, c'est-à-dire la masse salariale et les indemnités du personnel et des élus, les fêtes et cérémonies, les dépenses de communication et les dépenses liées aux parcs des véhicules ou bien encore celles d’énergie l’éclairage public par exemple.

Il y a du grain à moudre sur ces dépenses, en particulier celles qui ne servent qu’à promouvoir l’action des élus, c'est-à-dire les dépenses de communication. Enfin, il n’est pas inutile de jeter un œil sur les contrats (marchés publics, délégations de service public) passés avec les entreprises privées (eau, entretien des espaces verts, transports,…) qui constituent également un gisement d’économie.

Enfin, pour faire des économies, il faut également sortir du dogme des collectivités indispensables pour soutenir l’investissement en France. Dans quoi nos collectivités investissent-elles ? Surtout dans les aménagements urbains. Une frénésie s’est emparée des communes en ce domaine (aménagement des centres bourgs, barrières, plots, ralentisseurs et autres haricots, soit disant destinés à la sécurité). Autant dire que ces investissements sont peu productifs, y compris en matière de sécurité et que leur diminution serait la bienvenue.

La troisième voie pour faire des économies

Mais par-dessus tout, ce sont les économies structurelles qui seraient porteuses des économies les plus importantes. Dans cette optique, les regroupements intercommunaux avec mutualisation des moyens et des budgets seraient de nature à aller en ce sens. La suppression des départements constituerait une autre piste.

Encore faudrait-il que les élus locaux acceptent de se remettre en question et qu’ils ne se retranchent pas derrière leurs frontières communales ou leurs considérations politiques ou tout simplement qu’ils acceptent de ne plus s’accrocher à leurs mandats et leurs cumuls en pensant faire le bonheur du citoyen.

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 16:43

 

Que s’est-il passé à Guipry ? Comme leurs collègues du conseil municipal de Messac, ils avaient émis en décembre un vote favorable à la fusion des deux communes en 2014. En raison de la proximité des élections municipales (aucune fusion ne peut intervenir moins d’un an avant les élections), le Préfet leur avait demandé de revoter pour avancer la fusion au 1er mars 2013.

Le conseil municipal de Messac s’est acquitté de cette formalité en revotant, à l’unanimité et à mains levées, la fusion avec Guipry, alors que les élus de cette commune se sont prononcés majoritairement contre, à bulletins secrets.

Incompréhensible, direz-vous, et vous aurez raison : rien de changé sur le projet qui consiste à fusionner deux communes, simplement séparées par une rivière et dont les habitants et les associations ont déjà pris depuis fort longtemps des habitudes de vie ensemble.

Déjà, en 1973, ce projet de fusion avait été évoqué, mais remis à plus tard, le maire de l’époque de Guipry  préférant parler « d’association », terme qui ne signifie absolument rien sur le plan juridique.

Ce même élu, devenu Maire honoraire, tout en rappelant « qu’il s’était toujours imposé une stricte obligation de réserve », ne s’est toutefois pas gêné de donner son avis dans la presse locale deux jours avant le vote négatif des élus de sa commune.

Florilège de ses déclarations : « A une fusion, je réponds pourquoi pas. Ce serait peut-être une bonne chose » - « Oui, ce serait une ville plus importante, mais ne dit-on pas qu’il vaut mieux un petit chez soi qu’un grand chez les autres ? » - « Je n’ai jamais dit que j’étais contre cette fusion, mais contre la précipitation, oui » - « Ces deux communes ont des mentalités très différentes, à mon sens » - « Je suis d’avis d’attendre les prochaines élections municipales » - etc, etc… Des arguments en béton et très étayés comme on peut le constater !

Bref, pour quelqu’un qui s’est imposé une « stricte obligation de réserve », le constat qui peut être fait c’est qu’il se pose plutôt en fossoyeur du projet en enfonçant les premiers clous du cercueil. En se posant comme « autorité morale, n’a-t-il pas influencé, de manière négative, le vote des élus de Guipry ? Les partisans de la fusion devraient y réfléchir.

Peut-être aussi que les élus de Guipry n’avaient pas besoin de cet avis pour refuser la fusion, davantage fondée sur leurs intérêts électoraux à court terme que sur l’intérêt général. Dans quel ordre et avec qui aller devant les électeurs en 2014, sachant qu’il n’y aurait plus qu’un seul conseil municipal en cas de fusion et donc pas de places pour tous le monde et pour toutes les sensibilités ?

Telles semblent être les véritables raisons de ce fiasco et non l’impréparation du dossier, sachant qu’un comité de pilotage de la fusion avait été créé il y a deux ans.

Les élus de Guipry expriment donc bien l’égoïsme qui se constate à tous les niveaux dès lors qu’il s’agit de rationnaliser quelque peu le mille feuille administratif. Cela s’est concrétisé au sein de la commission départementale de la coopération intercommunale chargée de regrouper les intercommunalités. Cela se manifeste aussi actuellement s’agissant du projet de loi de décentralisation qui ne reverra en aucun cas l’empilement des structures alors qu’il y en aurait bien besoin pour des raisons financières, certes, mais surtout pour des raisons de compréhension du système par les citoyens.

Lorsqu’on lui explique les choses, le citoyen est capable de cibler les enjeux, mais compte tenu des objectifs personnels poursuivis par certains élus, il n’aura jamais accès à l’information et ne pourra pas exercer son droit à la démocratie.

C’est ce qui semble s’être passé à Guipry.

 

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 10:21

 

A quelques jours de la sortie de la bio de Johnny Hallyday, la presse relaye la vision politique et sociale du chanteur.

 
"On a souvent dit que je m'étais barré (en Suisse) pour ne pas payer d'impôts. C'est en partie vrai, mais c'est aussi parce que c'est épuisant cette ambiance".

 

Cher Johnny, Il me semble que tu es un peu confus en ce moment (séquelles de ton coma ?). Tu nous dis que l’ambiance est épuisante en France et c’est ce qui t’a décidé à partir en Suisse, mais j’ai l’impression que ta notion du temps s’est singulièrement dégradée. En effet, en proclamant ton appartenance à la droite et en critiquant la gauche, tu oublies simplement que ton départ en Suisse est largement antérieur à l’arrivée de la gauche au pouvoir puisqu’il me semble que c’est sous Chirac que tu as décidé de fuir le pays pour des raisons fiscales et rien, ni personne, même ton ami Sarkozy avec son bouclier fiscal, n’a pu te faire revenir en France.

Il est toujours facile de refaire l’histoire, de se forger une conscience politique à la va vite, mais tu ne me feras pas croire que c’est une réflexion politique qui t’a amené à quitter la France, d’autant que tes multiples résidences à l’étranger te conduisent depuis longtemps à ne plus mettre les pieds chez nous que pour gagner l’argent que tu ne veux surtout pas partager. C’est surtout une réflexion de rentier, comme celles de Depardieu, Delon, ou Aznavour dont tu te sens très proche (et qui a été un précurseur en matière d’exil fiscal en Suisse) et qui fera de vous les plus riches du cimetière.

 

« Tu n’es pas pour que les gens pauvres le soient », écris-tu, ce qui est un lieu commun : personne n’est pour a priori. Il faut les aider, rajoutes-tu. Permets-moi de te rappeler qu’il faut éviter de donner des leçons de citoyenneté aux autres qui payent leurs impôts en France quant une grande partie de tes revenus (7 Millions d’euros en 2013 selon la presse) échappe au fisc français.

 

"Je me suis toujours demandé pourquoi aux Etats-Unis quand t'as une belle voiture, les mecs sourient et te disent formidable, et en France on te traite de voleur ».

 

Encore une fois, tu fais une erreur d’analyse. Il n’est que de voir le succès du salon de l’automobile, les ventes de la presse people qui vante à longueur de numéros les vertus de la réussite des stars et l’audience des émissions de téléréalité faisant miroiter la gloire, sans compter le succès grandissant du loto pour constater que tu te trompes lourdement au mieux ou que tu cherches à manipuler l’opinion contre cette gauche qui serait « anti riches », selon la formule consacrée par la droite.

 

Personne ne te reproche de gagner de l’argent et de le dépenser comme tu le veux en belles bagnoles, en champagne ou en voyages. Une chose est certaine : tu vis à l’étranger dans ta bulle avec l’argent que tu gagnes principalement en France étant donné que tu es un illustre inconnu ailleurs et aux Etats Unis dont tu vantes la tolérance (évite tout de même d’aller dans certains quartiers avec tes belles voitures et tes belles motos. Tu pourrais faire l’amère expérience d’un manque certain de tolérance que tu imputes seulement à la France).

 

Cher Johnny,

Il me semble que ce n’est pas très correct de cracher dans la soupe en publiant ce genre de propos qui ne sont là que pour faire le pitch de ton bouquin et manipuler l’opinion et tes fans en redorant ton blason qui a été singulièrement terni ces dernières années. Accessoirement, (mais n’est-ce pas là le principal objectif ?), la publication de ces déclarations à quelques jours de la sortie de ton livre, contribuera à augmenter tes revenus, à défaut de te forger une image de rebelle et d’analyste politique.

Le pire, c’est que des gens qui ont du mal à boucler leurs fins de mois vont se précipiter chez Auchan ou à Carrefour pour acheter ton bouquin qu’ils mettront bien en évidence à côté de la Sainte Vierge, dans la salle à manger.

C’est con, parce sans être un fan, j’ai toujours apprécié l’artiste et le show man que tu étais, Aujourd’hui, face à l’exil des fuyards fiscaux, je regarde les chanteurs, les acteurs et les autres à l’aune de leur citoyenneté et de leur participation au redressement du pays. Quant à ceux qui s’exilent, je mets un point d’honneur à mettre particulièrement de côté ceux qui s’érigent en chevaliers blancs et en donneurs de leçons. Tu en fais désormais partie au même titre que Depardieu.

 

Pour faire la promo de ton bouquin tu mets en avant une pseudo réflexion politique qui constitue les « bonnes feuilles » lâchées aujourd’hui dans la presse. Comme toujours dans ces cas-là, je pense que le reste de ton bouquin sera dénué d’intérêt. Tes emmerdes de pauvre riche avec tes ex ou tes producteurs ne m’intéressent pas, mais ce n’est pas grave, tu seras bientôt en tête de ventes.

 

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 17:49

Ceux qui pensaient que cet engagement du candidat Hollande aboutirait à une simplification du mille feuille territorial en seront pour leurs frais : pas question de supprimer tel ou tel ou tel niveau de collectivité locale pour mieux gérer. Le lobby des élus locaux aura été le plus fort ainsi que les partis politiques qui voient dans le nombre de collectivités et de sièges l’occasion de se refaire en cas de défaite électorale à tel ou tel niveau.

Depuis cet été et l’interview donnée par la Ministre Lebranchu, on savait déjà qu’il n’était pas question de modifier en profondeur le système. La publication de l’avant-projet de loi « de décentralisation et de réforme de l’Etat » le confirme.

Que ressort-il des premières pages de ce document ?

Cela commence fort avec l’article premier qui prend tout de même cinq pages et qui institue le « Haut Conseil des Territoires », instance purement consultative auprès du premier Ministre, autrement dit un « Machin » supplémentaire, à l’heure où le gouvernement nous dit qu’il va supprimer des commissions qui ne servent à rien et des agences qui font doublon.

Ce haut conseil, à défaut de servir à quelque chose puisque le premier ministre ne sera pas tenu de suivre ses avis, aura toutefois le mérite de permettre au gouvernement le recyclage d’élus méritants en leur distribuant des postes.

Et cela continue avec les articles 2 à 4 qui instituent les « conférences territoriales de l’action publique », qui constitueront le cadre territorialisé du dialogue entre les collectivités territoriales et l’Etat.Puisque qu’on ne supprime aucun niveau, il est donc nécessaire de créer une nouvelle instance qui ne servira pas à grand-chose, mais qui permettra aux élus qui raffolent des réunions en tous genres de se rencontrer de temps en temps. C’est logique !

Pour couronner le tout, l’article 7 rétablit la clause de compétence générale des collectivités qui leur permet d’intervenir dans tous les domaines, alors que la loi de décembre 2010 voulait limiter leur action à des compétences ciblées par niveau.

Signalons enfin, sur cette première partie de texte, la création d’une nouvelle commission consultative (la troisième) chargée de vérifier « l’impact des normes obligatoires ».

Et le citoyen dans tout cela ?

Il faut arriver à la page11 de l’avant projet (qui en comporte 71) pour découvrir 7 lignes seulement qui instituent un droit de pétition destiné à faire inscrire un projet de délibération ou l’organisation d’une consultation à l’ordre du jour d’une assemblée délibérante. Cela confirme bien que la nouvelle étape de la décentralisation est avant tout une affaire d’élus et de partis et que le citoyen ne représente rien dans le débat.

L’approfondissement de la décentralisation

Les articles 9 à 50 traitent de la répartition nouvelle de compétences entre l’Etat et les collectivités, d’où il ressort que c’est la Région qui en est le bénéficiaire principal et le Département le grand oublié.

On notera, qu’en matière de transport, plutôt que se s’attaquer aux racines du mal, c'est-à-dire l’émiettement de cette compétence, on crée un syndicat mixte des transports qui regroupe les autorités organisatrices de la « mobilité durable », autrement dit un nouveau « machin » dont l’utilité est loin d’être avérée. 

On notera également une disposition instituant le « plan d’urbanisme intercommunal » se substituant aux plans communaux, autrement dit une disposition qui a toutes les chances d’être retoquée par les maires/parlementaires cumulards lors de l’examen du projet en Assemblée.

Les nouveautés concernant les intercommunalités

Ne vous réjouissez pas trop vite, ces nouveautés ne concernent pas l’ensemble des intercommunalités qu’il conviendrait de revoir dans leurs périmètres géographiques et leurs compétences, mais seulement une quinzaine de grandes agglomérations.

Sont ainsi instituées trois « euro métropoles », Lille, Lyon et Marseille, et une dizaine de « communautés métropolitaines », représentant chacune un ensemble de plus de 400 000 habitants, dont Nice, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Rennes,…qui bénéficieraient de compétences élargies et pourraient exercer en lieu et place des départements et des régions certaines de leurs  compétences.

Autrement dit, si les départements concernés acceptent un transfert de leurs compétences vers ces nouvelles intercommunalités, leurs rôles et leur influence seraient réduits à la portion congrue, ce qui est peut être l’effet recherché et préfigure leur disparition, soit en se fondant dans ce dispositif, soit par fusion entre les départements d’une même région avec celle-ci à l’instar de ce qui se passe actuellement en Alsace.

Un coup pour rien

Ce projet de loi ne résout rien et n’améliore pas grand-chose. C’est un projet de loi de transition, en l’attente de l’assèchement des ressources financières des collectivités par l’Etat qui les obligera à se réformer sous la contrainte.

Que restera t-il des quelques mesures intéressantes du projet (plan d’urbanisme intercommunal et euro métropoles et communautés métropolitaines) après le passage au Sénat et à l’Assemblée Nationale ? Pas grand-chose sans doute, sauf un texte creux instituant des commissions et des comités « Théodule » faisant la part belle à l’égoïsme des élus et oubliant superbement les citoyens.

On aurait pu faire l’économie de ce projet et le remplacer par un autre dont l’article unique aurait ainsi été libellé :

«L’organisation des collectivités locales et des Etablissements publics de coopération intercommunale est inchangée jusqu’au constat de la faillite financière du système. Les citoyens sont tenus de faire confiance aux élus pour l’atteinte rapide de cet objectif ». 

  

 

 

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