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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 17:29

C’est l’histoire d’un vieux couple, l’Etat et les Collectivités Territoriales, censé représenter l’autorité parentale (la puissance publique) auprès de ses enfants (les citoyens) et qui n’en finit pas de s’écharper pour savoir qui peut disposer de la carte de crédit pour dépenser sans compter.

D’un côté, l’Etat et son millier d’agences et organismes divers et variés qui travaillent pour son compte et se sont petit à petit substitués aux tâches effectuées jadis par les Ministères sans que l’on sache si ceux-ci ont vu leurs compétences et leurs effectifs diminuer. Tout cela a un coût et est-ce toujours efficace ?

De l’autre, les collectivités territoriales qui vivent sur un grand pied avec 100000 agents en trop (rapport Cour des Comptes) et dont le petit jeu du cofinancement entre elles coûte 7.5 Milliards d’euros par an à la collectivité uniquement en gestion (Rapport Ravignon).

Et le rabot financier vole bas dans les discussions de couple « 5 Milliards demande l’Etat » avant de descendre à 2,2. « Balaie devant ta porte » rétorquent sans nuances les soutiens influents des Collectivités Territoriales qui se préparent tout de même à restreindre le train de vie des enfants (subventions aux associations locales) et commencent déjà à vendre les bijoux de famille (l’immobilier) pour finir le mois.

Seule lueur dans ce conflit, les deux s’entendent merveilleusement bien lorsqu’il s’agit de faire payer une pension alimentaire aux enfants et l’imagination n’a pas de borne lorsqu’il s’agit de créer une nouvelle contribution bien ciblée (un impôt nouveau), mais est-ce vraiment une bonne nouvelle ?

Comment les faire revenir à la raison avant que les huissiers frappent à la porte, parce qu’avec 3300 Milliards de dettes, un budget en déséquilibre depuis 1974, le paiement des études des enfants et leur retraite semblent suspendus à l’arrivée d’un nouveau virus malin ou d’une nouvelle crise financière internationale, ce qui ne manquera pas de se produire…

Alors qui pour conseiller utilement ce vieux couple auquel on tient tout de même ? Qui pour chiffrer les dépenses indues de chacun de ses membres et trouver les solutions pour les supprimer et assainir ses finances ? Méfions-nous de certains mandataires dont les honoraires seraient prohibitifs (les élus qui veulent encore cumuler les mandats et creuser un peu plus le déficit) ou bien les « experts du Fonds Monétaire International » qui contraindront les budgets sociaux et vendront à l’encan les derniers biens immobiliers du couple aux Chinois à qui sera confié le rôle de tuteur.

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8 janvier 2025 3 08 /01 /janvier /2025 08:27

Quel est le thème de ce livre ?

La décentralisation, c’est-à-dire de l’exercice de compétences attribuées par l’Etat aux collectivités territoriales (transports, routes, social, collèges, lycées, Incendie et secours, urbanisme, éducation populaire, …)

Pourquoi écrire un livre sur ce sujet ?

Parce que ce partage des compétences est largement méconnu des citoyens qui ont du mal à se retrouver dans ce dédale administratif entre Etat, Régions, Départements, Intercommunalités, Communes et Syndicats. « Qui fait quoi ? »

Aussi, parce qu’après 40 ans de « bricolage », le dispositif est à bout de souffle et coûte très cher : trop de collectivités et des financements insuffisants pour que chaque niveau décide à lui tout seul de ses investissements. C’est l’enchevêtrement des compétences avec ses financements croisés qui génèrent chaque année un surcoût de dépenses de fonctionnement à hauteur de 7,5 Milliards d’€ (réunions, instructions et gestion multiples des dossiers, frais de personnel, …)

C’est la photo de cet immeuble à 6 étages sur la couverture de l’ouvrage, avec en haut l’Etat (qui n’a plus les moyens de financer la décentralisation), et en dessous les autres strates de ce mille-feuille qui courent après l’argent. La tuyauterie en façade illustre symboliquement les transferts d’argent entre les niveaux.

Peut-on réformer ce système ?

Oui, à condition de le vouloir. Ce n’est pas la volonté des élus locaux élus qui freinent des quatre fers, pas plus que celle des partis politiques, car il y a des mandats à la clé, voire du cumul de mandats, des carrières politiques et, in fine, du pouvoir....

Deux rapports parus en 2024 (décortiqués dans le livre) ont été réalisés par deux élus (*). Ils font quelques constats pertinents mais se refusent à faire des propositions d’économies sérieuses.

D’où le sous-titre de ce livre « il faut que tout change pour que rien ne change ». Les rapports cités ne proposent que des aménagements mineurs, au lieu d’envisager la redistribution de compétences vers d’autres niveaux (y compris l’Etat, pour le social, par exemple), en réformant le système de financement des collectivités, beaucoup trop coûteux, et en supprimant une strate du mille-feuille.

 

(*) Eric Woerth, Député et Boris Ravignon, Maire de Charleville-Mézières

 

(*) « Décentralisation, il faut que tout change pour que rien ne change » aux éditions l’Harmattan. Livre disponible depuis le7/01/2025 sur le site de l’éditeur ou sur d’autres sites de vente en ligne (FNAC, …)

https://www.editions-harmattan.fr/catalogue/livre/decentralisation-1/77881

 

 

 

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30 décembre 2024 1 30 /12 /décembre /2024 08:46

La démocratie a un coût, mais l’émiettement du mille-feuille territorial, son enchevêtrement et son mode de gestion rendent ce coût prohibitif, à l’heure où la dette du pays explose.

Pour nos concitoyens, la répartition des compétences entre acteurs publics (Etat, Région, Département, Commune, Intercommunalités et Syndicats intercommunaux) est confuse sur la totalité des politiques publiques. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé en 2024 (1).

Difficile de savoir qui fait quoi et à quel coût. De là nait l’incompréhension ou le rejet de nos concitoyens et parfois la violence vis-à-vis des élus communaux, en première ligne.

Dans ma commune, les problèmes de voirie et d’aménagements pour personnes à mobilité réduite sont du ressort de la Métropole, mais les caniveaux restent à la charge de la commune et un projet d’épicerie sociale et de logements d’urgence est en train de voir le jour pour un coût global de 650000 €, dont 220000, seulement, financés par la commune et le reste par le Département et la Métropole…

Autre exemple qui montre la complexité du système, les habitants de la Commune de Saint Jean de Védas (en Occitanie) peuvent bénéficier de 5 subventions de cinq entités différentes (Etat, Commune, Intercommunalité, Département, Région) pour un montant global de 1000 € pour l’achat d’un vélo à assistance électrique : les coûts d’instruction et de gestion de cinq dossiers dans 5 strates administratives sont certainement au final plus élevés que le coût d’achat du vélo lui-même !

A l’échelle du pays, ce mécanisme génère un surcoût de 7,5 Milliards d’euros par an (1) !

Plus de 500000 élus locaux (1 pour 130 habitants, record d’Europe !) gèrent, chacun dans leur couloir, bien encadrés par leurs associations qui veillent à ce que rien ne change, ce système opaque et coûteux parce qu’ils tiennent à conserver leur pré-carré. Certains même en font carrière et réclament davantage de cumul de mandats alors qu’il faudrait davantage de transparence et une simplification drastique de ce mille-feuille administratif (Etat, 35000 communes, 1255 intercommunalités, 8882 Syndicats intercommunaux, 101 Conseils Départementaux, et 18 Conseils Régionaux).

La démocratie et nos finances continuent de se déliter lentement sous nos yeux. Les élus locaux demandent toujours plus d’argent à l’Etat qui freine des quatre fers et n’aborde jamais la question de la réforme nécessaire. Rien ne bouge. Elus et partis politiques verrouillent le système car ils auraient trop à y perdre et ce n’est jamais l’heure de la réforme pour l’Etat qui se contente, comme d’habitude de jouer du rabot financier.

Les rapports publiés (1) et (2), masquent en grande partie cette réalité et concluent, le plus souvent sur la base d’arguments d’autorité, à la mise en place de quelques « mesurettes » qui ne résoudront rien au problème.

Comment réformer intelligemment ?

Pas moins de 21 taxes ou impôts ainsi que des dotations de fonctionnement ou autres subventions sont savamment réparties par l’Etat qui exerce donc une forme de tutelle sur les collectivités territoriales pour leurs dépenses de fonctionnement ou d’investissement.

Il est temps de revoir cette organisation, et de mettre en place un système de guichet unique, géré entre l’Etat et les collectivités territoriales, qui mettrait fin aux financements croisés et aux instructions redondantes coûteuses.

S’interroger sur la pertinence des compétences attribuées à chaque niveau de collectivité fait partie du processus de réforme : Pourquoi faire gérer les collèges par les Conseils départementaux et les lycées par les Conseils Régionaux, alors que le regroupement de l’ensemble coule de source ? Même chose pour les routes et infrastructures départementales

Pourquoi faire gérer les dépenses des Services d’Incendie et de Secours par les Conseils Départementaux alors que l’Etat, compétent pour la sécurité a gardé la responsabilité opérationnelle des moyens ?

Enfin, l’Etat étant responsable de la situation économique du pays et de ses dégâts sur le tissu social, pourquoi en faire gérer les conséquences (aides, RSA, protection de l’enfance, …) par les Conseils Départementaux, qui plus est sans lui en donner les moyens financiers ? Un retour de ces compétences vers l’Etat permettrait une meilleure responsabilisation de sa part.

Au final, en organisant le transfert des compétences ci-dessus vers d’autres niveaux de collectivités, on constate que l’on peut aisément supprimer une strate, le Conseil Départemental, en l’occurrence, tout en continuant de bénéficier de l’expertise des fonctionnaires territoriaux qui continueront à exercer leurs compétences auprès des populations sur les mêmes territoires, comme ils le font actuellement, mais pour le compte d’une autre collectivité.

Les emplois en surnombre résultant de l’ensemble des propositions ci-dessus (pour toutes les collectivités) n’auront pas vocation à être tous remplacés lors des départs en retraite, sauf s’il s’agit de prendre en compte l’absence de services publics en milieu rural, carencé en ce domaine et d’accompagner la mise en place de politiques d’Education populaire, très utiles notamment pour former et informer la population sur le fonctionnement du nouveau système et en favoriser l’accès.

Bien menée, et avec rigueur, c’est-à-dire en ne laissant pas les élus et les partis politiques prendre l’ascendant, il est possible d’envisager, à terme, de cette réforme, des économies substantielles (de 10 Milliards d’euros par an, certainement) et l’apaisement du débat entre tous les acteurs de ce qu’on appelle la « Puissance publique » (Etat, Collectivités territoriales, associations déléguées,) pour le plus grand profit de la démocratie et des citoyens.

 

(*) Ouvrage publié chez L’Harmattan dans la collection « Questions Contemporaines », disponible en ligne sur le site marchand de l’Editeur et autres sites de vente en ligne (Amazon, FNAC, etc.)

https://www.editions-harmattan.fr/catalogue/livre/decentralisation-1/77881

 

  1. Rapport demandé à M. Boris Ravignon (Maire de Charleville Mézières) par le Ministre de comptes publics sur les surcoûts provoqués par l’enchevêtrement des compétences et sur l’inflation des normes.
  2. Rapport demandé à M. Eric Woerth (Député de l’Oise) par le Président de la République, sur la simplification de l’organisation territoriale en vue de réduire le nombre de strates décentralisées aujourd’hui trop nombreuses, et sur la clarification des compétences, la consolidation des moyens financiers et la valorisation des fonctions électives.
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17 décembre 2024 2 17 /12 /décembre /2024 11:32

S’il suffisait de modifier notre constitution pour résoudre tous les problèmes de notre société, cela se saurait et serait déjà fait. En fait le problème du pays est plus profond et il tient au fait que notre classe politique est de plus en plus hors sol et confond intérêt général et intérêts personnels. Cela s’est vu lors du vote de la motion de censure où la multiplication de « lignes rouges » brandies par tous les partis, quand ce ne sont pas les peines encourues par une cheffe de parti engluée dans des affaires judiciaires personnelles, auront précipité le chaos.

Hier, on disait de la droite qu’elle était la plus bête du monde. Depuis on a dit la même chose de la gauche. On peut désormais associer l’ensemble de la classe politique dans ce diagnostic, lorsqu’on constate que la survie des partis politiques et le devenir de leurs chefs « chapeaux à plumes », qui se voient calife à la place du calife, suscitent davantage d’intérêt pour eux que l’avenir immédiat des français, en particulier les plus fragiles.

Le pays s’enfonce lentement mais inexorablement dans le marasme et ce n’est jamais le temps de la réforme, mais plus sûrement celui des impôts. Personne ne veut prendre la responsabilité d’expliquer, d’écouter, de mettre les choses à plat. Le temps politique s’accommode rarement du temps long. Il y a toujours une élection en vue qui fera toujours préférer la technique du rabot budgétaire imbécile à l’intelligence d’une réforme bien menée.

Pour autant, le temps plus long trouvera parfois sa place dans le débat lorsqu’il il s’agit de reparler du cumul des mandats ou bien de l’instauration de la proportionnelle aux élections, débats ô combien essentiels, qui vont accaparer le temps des politiciens qui n’est pas celui des citoyens qui sont dans l’urgence. Vous l’aurez compris, l’important, toujours sous couvert de démocratie, c’est de garder les parts de marché des partis politiques (les mêmes qui nous envoient dans le mur) et les privilèges et les ambitions de quelques-uns qui font carrière grâce au système et en le verrouillant.

Pas de réforme de la fiscalité par conséquent, ni des collectivités locales non plus, encore moins de débat sur la nécessité ou l’opportunité des aides aux entreprises, pas plus de réforme de l’Etat, non, juste des débats indigents qui privilégient le court terme et érigent la bêtise et le carriérisme au rang de valeurs constitutionnelles sans qu’il soit besoin de modifier le texte de notre loi suprême. 

 

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17 décembre 2024 2 17 /12 /décembre /2024 11:12

Bonjour à mes lecteurs

J'ai le plaisir de vous informer de la parution prochaine (le 7/01/2025) aux Éditions l'Harmattan de mon livre "Décentralisation : il faut que tout change pour que rien ne change". En suivant le lien ci dessous vous avez accès au site de l’Éditeur et vous pourrez consulter quelques pages et notamment le sommaire du livre qui vous donnera une idée de son contenu.

https://www.editions-harmattan.fr/catalogue/livre/decentralisation-1/77881

 

Ce livre traite de tous les aspects cachés de la décentralisation sur lesquels les élus ne se penchent jamais et il propose des solutions.

Il porte un regard critique sur cette décentralisation et n'épargne ni les élus et ni les partis politiques qui utilisent le système pour faire carrière et préserver leurs acquis. Cela coûte très cher aux finances publiques du fait de l'enchevêtrement des compétences. Ce surcoût est estimé à plus de 7,5 Milliards d'euros par an et la Cour des Comptes, de son côté parle de 100000 emplois induits par ce système.

A l'heure où la crise financière frappe la pays, une réforme drastique s'avère indispensable. 

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18 novembre 2024 1 18 /11 /novembre /2024 09:02

Selon M. Éric Woerth, député, auteur d’un rapport sur la simplification de l’organisation territoriale, « les collectivités territoriales font partie de l’Etat, de cette vaste puissance publique ». Comment se fait-il alors que l’on assiste à des mises en cause réciproques en son sein, l’Etat jugeant les collectivités trop dépensières et voulant les mettre à la diète, et ces dernières, vent debout contre les mesures annoncées ou préconisées, allant même jusqu’à critiquer des institutions comme la Cour des Comptes, jugée hors sol, lorsqu’elle pointe les sureffectifs dans le bloc communal (communes et intercommunalités) ?

Avec de telles oppositions au sein même de cette « puissance publique », ne voit-on pas le pays glisser vers le populisme, d’autant que la solution préconisée est toujours la même : on réduit l’effort demandé aux collectivités et on compense comme toujours par l’augmentation d’un impôt qui sera payé par les particuliers (les fameux frais de notaires, par exemple).

Une des solutions à nos problèmes n’est pas le « plus d’impôts » ou la régression des droits sociaux, mais bien que les représentants de cette « puissance publique » (gouvernement et collectivités locales) arrêtent, chacun dans leur couloir, de se regarder le nombril en veillant jalousement à leur pré-carré électoral.

Nous devons exiger d’eux qu’ils bâtissent ensemble des solutions propres à diminuer l’inflation de dépenses de leurs administrations consécutives à l’enchevêtrement des compétences qui coûte au pays 7.5 Milliards d’euros par an, notamment par la suppression d’une strate de collectivité territoriale (en redistribuant les compétences) ou de celle de nombreuses agences ou établissements publics qui pullulent au sein de l’administration de l’Etat.

Des solutions existent et, contrairement à ce que peut affirmer M. Woerth (toujours dans le même rapport), elles sont faciles à mettre en œuvre, autrement dit le mouvement de décentralisation de l’aide sociale confiée en 1986 aux Départements pourrait prendre le chemin inverse vers l’Etat sans provoquer aucun des bouleversements ou la désorganisation durable annoncé par l’auteur du rapport pour justifier l’immobilisme.

Encore faut-il le vouloir et arrêter de regarder les problèmes du pays uniquement à l’aune des renouvellements électoraux de nos 500 000 élus locaux et de la poursuite des carrières politiques construites sur cette impuissance publique dispendieuse et à bout de souffle.

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6 novembre 2024 3 06 /11 /novembre /2024 08:46

L’état d’une démocratie ne peut pas se mesurer à l’aune du nombre d’élus locaux (1 pour 120 en France…). Le nombre de structures locales qu’ils dirigent n’est pas non plus un gage d’efficacité administrative pour nos concitoyens obligés de se diriger à tâtons dans le système.

Ce méli-mélo, cet embrouillamini, est organisé par les élus eux-mêmes et par le gouvernement. Ils y tiennent et ils sont les seuls à en détenir les clés de compréhension, à pouvoir en détailler les surcoûts, les doublons et les errances, l’ensemble dressant un mur entre ces « sachants » et les citoyens qui n’y comprennent rien.

Quelques éléments pour confirmer ce qui précède : un sondage (1) a mis en évidence une méconnaissance totale de nos concitoyens sur la répartition des compétences entre les collectivités territoriales et l’Etat. Comment s’exprimer démocratiquement lorsqu’on n’est pas capable de se diriger dans les arcanes administratifs ? Cette méconnaissance a souvent comme résultante une agressivité dirigée vers le Maire, seul élu de proximité. De son côté, la Cour des Comptes estime à plus de 100000 le nombre d’emplois de fonctionnaires territoriaux en trop. Enfin, un rapport (1) estime à 7.5 Milliards d’euros par an le surcoût administratif lié à l’enchevêtrement des compétences entre collectivités.

Ajoutons à ce constat sur les collectivités territoriales le nombre pléthorique de comités, de conseils, installés au niveau de l’Etat, et dont l’utilité n’est pas toujours prouvée ainsi que les 434 opérateurs de l’Etat (les Agences, dont certaines pourraient disparaître) qui posent la question des redondances existantes avec les Ministères et avec les collectivités.

Cette organisation, illisible, semble de plus en plus s’éloigner de l’intérêt commun et conforte la protection des intérêts corporatistes des élus et des partis, et ceux du monde économique et financier, dont on perçoit mal, par ailleurs, l’efficacité des subventions ou dégrèvements consentis par l’Etat à son profit.

Les français, surpris de l’étendue du déficit public et du niveau de la dette, attendent un autre mode de gouvernance plus économe et une écoute qui ne se résume pas à l’accès à un portail informatique. 

Il est donc temps de remettre du commun dans tout cela en remettant à plat le système et en remettant des moyens et du service public là où il serait utile, c’est-à-dire dans la ruralité et dans les quartiers difficiles.

 

  1. Cf. Rapport Ravignon sur l’enchevêtrement des compétences
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4 novembre 2024 1 04 /11 /novembre /2024 08:18

A peine sortis de la taxe d’habitation, voici que nos têtes pensantes et élus imaginent de remplacer cette ressource fiscale par une majoration des impôts fonciers.

La taxe d’habitation avait été supprimée au motif de « rendre du pouvoir d’achat aux français » alors même qu’il fallait plutôt en trouver la motivation dans l’obsolescence des valeurs locatives servant à son calcul, quasiment impossible à réformer et qui créait de nombreuses injustices entre villes et campagnes, ces dernières étant favorisées. Inutile de préciser que les élus locaux, ruraux en particulier, étaient opposés à la réforme de ces bases qui aurait pu compromettre leur réélection… 

La majoration des impôts fonciers qui se profile est destinée à rendre un pouvoir local de fixation de l’impôt, la quasi-totalité des ressources communales provenant aujourd’hui de la redistribution d’impôts perçus par l’Etat ou les dotations qu’il verse.

Cette nouvelle partie de bonneteau fiscal conforterait le fait que seuls les propriétaires de leurs logements financeraient désormais les investissements des communes, les locataires n’étant pas soumis au dispositif, ce qui est susceptible de provoquer des débats au nom de l’égalité devant l’impôt.

Par ailleurs, basé sur des valeurs locatives obsolètes, les assujettis des grandes villes ou agglomérations paieraient proportionnellement leur taxe foncière encore plus cher, à revenu égal, que leurs homologues des campagnes : où est la justice fiscale ?

Enfin, la possession d’un bien immobilier n’est pas toujours synonyme d’aisance financière, pas plus que le choix locatif ne révèle une pauvreté et les revenus des deux catégories sont susceptibles de fluctuer au cours de la vie et notamment lors du départ en retraite. Avec ce nouvel impôt, on peut craindre que certains propriétaires ne soient obligés de revendre leur bien immobilier, ou à tout le moins, obligés d’arbitrer, à la baisse, les travaux d’entretien et d’isolation.

Ainsi le mille-feuille fiscal, qui va de pair avec le mille-feuille territorial, déjà incompréhensible, risque-t-il de se voir ajouter une couche supplémentaire d’impôts pour satisfaire les ambitions dépensières et carriéristes des 500 000 élus locaux.

C’est plus une simplification du mille feuille territorial qui supprimerait une strate de collectivité, générant des économies, plutôt que la création d’un nouvel impôt inéquitable créant de nouvelle fractures entre les citoyens, dont nous aurions besoin.    

 

 

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22 octobre 2024 2 22 /10 /octobre /2024 08:07

A chaque fois, le gouvernement feint de découvrir la situation catastrophique des finances et l’ampleur de la dette et propose un budget dans lequel on augmentera certains impôts et surtout, on diminuera discrètement les dépenses (en reportant l’indexation des retraites de 6 mois, par exemple).

Comment se fait-il que nos élus (500000 en France, 1 pour 120 habitants…) n’aient pas vu l’éléphant au milieu de la pièce et aient continué comme si de rien n’était à faire des promesses, à continuer à se précipiter devant les photographes à chaque inauguration subventionnée par leurs soins et aient discrètement repoussé depuis des années la poussière du déficit sous le tapis ?

C’est vrai qu’ils excellent dans la subvention, dans la manière de faire plaisir, et de rappeler dans des courriers aux bénéficiaires que, grâce à leur action, le projet accompagné (individuel ou collectif) a été subventionné par la collectivité qu’ils représentent, avec écrit, à l’encre sympathique, évidemment, « ne m’oubliez pas lors des prochaines élections ». C’est ce qui a dû se produire dans la commune de Saint-Jean de Védas (Région Occitanie) dont les habitants peuvent prétendre à une subvention de cinq collectivités différentes pour l’achat d’un vélo électrique (source : rapport Ravignon)

Car notre système fonctionne comme ça, il privilégie l’électoralisme et tend à oublier la gestion courante des collectivités, celle qui n’est pas médiatique, comme la mise aux normes énergétiques des bâtiments publics, ou la bonne gestion des ressources humaines des collectivités. C’est ce dossier que vient de rappeler la Cour des Comptes qui pointe un surnombre de 100000 emplois dans le bloc communal (communes et intercommunalités), une paille, qui s’explique notamment par l’enchevêtrement des compétences entre les différentes collectivités (y compris l’Etat) avec des coûts de gestion qui s’additionnent (7 Milliards/an).

Nous vivons au-dessus de nos moyens depuis des lustres, avec comme seule perspective la régression de notre modèle social ou l’augmentation des impôts et des taxes.

Il devient donc urgent de mettre un terme à cette situation en supprimant une strate de collectivité territoriale (le Conseil Départemental)  et en mettant le nez dans le fonctionnement de l’Etat dont les services doublonnent avec ceux de ces collectivités, sans compter les centaines d’Agences doublonnant avec les ministères.

Alors, bien sûr, de bonnes âmes me diront que « la démocratie n’a pas de prix », certes, mais elle a un coût qui devient insupportable.

 

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22 octobre 2024 2 22 /10 /octobre /2024 08:05

Communes, intercommunalités, syndicats, départements, régions, sans oublier l’Etat, toutes ces structures participent à une forme de gabegie financière régulièrement ciblée par la Cour des Comptes. Plutôt que de lire ses rapports rarement suivis d’effets, il existe un moyen simple de s’en rendre compte : lire notre quotidien préféré, particulièrement les informations communales !

Il y a quelques jours, on rapportait la pose de la première pierre d’une épicerie sociale avec deux logements d’urgence dans une commune. L’opportunité de cet investissement n’est pas contestable, mais c’est son mode de financement qui est très révélateur : seulement un tiers est supporté par la commune, les deux autres provenant de subventions de la Métropole et du Département, c’est-à-dire que ce dossier élaboré par la commune a également été instruit et fait l’objet de délibérations par les agents territoriaux et organes délibérant de ces deux dernières collectivités.

Ce dossier illustre parfaitement le coût de l’enchevêtrement des compétences entre collectivités et surtout les surcoûts d’administration induits à l’échelle du pays, souligné dans le rapport Ravignon (7.5 Milliards d’euros par an, au moins…).

Au regard de ce bilan, connu depuis longtemps, la question de la simplification du mille-feuille territorial aurait dû être mise sur la table. Outre la suppression d’une strate, c’est pour le moins le mode de financement des investissements et du fonctionnement des collectivités restantes ou leur regroupement qu’il faudrait envisager.

Pourtant, rien ne bouge, parce que la crise financière actuelle nécessite des « réponses rapides », (excuse facile pour botter en touche et ne rien faire), et surtout parce que le système est totalement contrôlé par les élus qui n’ont aucun intérêt à ce qu’il change.

Alors, comme d’habitude, pour diminuer le déficit du budget on va additionner les mesures classiques (diminution des dotations, ralentissement des transferts de fiscalité aux collectivités, ou bien le très contesté non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite…) alors qu’au travers d’une vraie réforme qui aurait déjà dû être engagée, c’est vraisemblablement entre 7 et 10 milliards d’euros dont nous pourrions disposer aujourd’hui chaque année.

Il devient urgent que les élus (dont certains médias disent qu’ils souffrent d’une addiction à la dépense publique) prennent conscience de cette situation…    

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