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3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 10:06

La maison individuelle en lotissement, largement développée depuis les années 70 est aujourd’hui décriée comme principal facteur d’artificialisation des sols, devant le réseau routier (Ouest France du 11/11/2023).

Créer un lotissement répondait au départ pour les élus locaux à la nécessité de dynamiser la vie de communes, sans avoir toujours les moyens de répondre aux besoins, nombreux, des nouvelles populations venant de la ville…

L’accompagnement financier de ces projets au nom d’un «aménagement du territoire » par les conseils généraux a souvent cristallisé des oppositions politiques, (et aussi villes/campagnes), et comme il fallait pouvoir offrir de bonnes conditions de déplacements aux néo-ruraux travaillant en ville, un réseau routier départemental « performant », avec déviations, ronds-points et ouvrages d’art a été créé, leur permettant de venir avec leurs voitures s’agglutiner rapidement dans des bouchons, aux portes des villes…

Des particuliers ont fait confiance au modèle proposé et fait ce qu’ils font toujours lorsqu’on stimule le rêve et la consommation, en l’espèce, construire des maisons à 30 Kms du lieu de travail, parce que le terrain n’était pas cher.

Lorsqu’on porte un regard critique sur le modèle du lotissement, minimiser les responsabilités des élus dans la consommation de terres agricoles et de l’augmentation de la pollution automobile fausse de fait la réflexion et oriente la responsabilité de l’artificialisation des sols vers ses seuls habitants.

Au nom de la préservation de modèles existants, la réflexion politique est fortement imprégnée par les alliances et les financements, et les décisions se limitent souvent au court terme lié au calendrier électoral. Les impacts délétères de ces systèmes ne sont jamais évoqués et c’est toujours le citoyen qui est montré du doigt et convoqué pour réparer, in fine, les erreurs.

Dernière question : quel aurait été l’avenir des terres agricoles non utilisées par des lotissements et le développement des réseaux routiers d’accès aux villes ? Une utilisation préservant l’environnement ou bien la reproduction d’un modèle d’agriculture intensive avec pesticides et bassines et multiplication d’élevages polluants ?

En contemplant depuis mon lopin de terre en lotissement le cycle des saisons et ses couleurs, la diversité des oiseaux qui viennent s’y nourrir, les abeilles qui butinent dans mes fleurs et la vie qui grouille dans mon compost, je n’ai pas conscience d’avoir « artificialisé » des sols, mais plutôt de les avoir préservés.

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23 octobre 2023 1 23 /10 /octobre /2023 10:23

En France, il y a 5.2 millions de passoires thermiques c’est-à-dire des logements classés F et G dans le Diagnostic de Performance Energétique (DPE), soit 17 % des 30 Millions de logements composant le parc, toutes catégories confondues (maisons individuelles et parc privé, en location ou habité par les propriétaires, et parc de logements sociaux).

Autant dire que les propriétaires occupants ou locataires de ces logements ont vu flamber leurs factures d’énergie avec la crise récente.

La « solution » MaPrim’Rénov

Le gouvernement vient de mettre 4 Milliards d’euros sur la table et espère atteindre 200 000 rénovations pour 2024 avec son nouveau dispositif « MaPrimRénov » qui cherche désormais à favoriser les rénovations globales, visant l’efficacité et la remontée du classement de ces logements en catégorie B du DPE.

Le montant moyen attribué par rénovation pour 2024 (4 Milliards/200 000) s’établit donc à 20 000 €, somme nettement insuffisante pour couvrir des rénovations globales de logement estimées à 70 000 €, ou 53 000 (pour une amélioration du DPE de G à D) selon les exemples fournis par France Rénov’ dans sa plaquette de présentation du plan gouvernemental.

Même si d’autres aides de moindre ampleur, limitées au changement d’une chaudière pour une pompe à chaleur subsistent, il semble difficile de croire pour des raisons budgétaires, mais aussi de délai d’instruction des dossiers que l’objectif de 200 000 rénovations thermiques d’ampleur sera atteint en 2024.

A ce rythme, et sous réserve que le gouvernement maintienne son effort budgétaire, il faudra au mieux plus de 30 ans pour résorber le parc des passoires thermiques.

Point positif, les demandeurs (classements F et G des DPE) seront accompagnés dans leurs démarches par des « tiers de confiance » conseillers de France Rénov’ situés dans 560 espaces conseils. Cela devrait éviter les arnaques et autres déconvenues des dispositifs précédents (isolation à 0 €). Les dossiers seront ensuite gérés par l’ANAH qui pilotera l’ensemble des aspects de financement (et qui jouera sans doute également le rôle de frein ou d’aiguillon en fonction des crédits votés).

La face cachée du dispositif

 Lorsqu’on rentre un peu plus dans le dispositif, on relève quelques détails et effets pervers. En annonçant son plan, le gouvernement a précisé que tous les propriétaires sont concernés, qu’ils occupent leur bien ou le mettent en location, c’est-à-dire que les attentistes occupant leurs passoires et/ou les propriétaires qui se sont contentés de percevoir des loyers (en faisant payer de lourdes charges d’énergie à leurs locataires) vont pouvoir à priori bénéficier du dispositif : chacun appréciera….).

On notera par ailleurs que les mesures d’interdiction de locations de passoires thermiques (les G en 2025 et les F en 2028) ont du plomb dans l’aile : Bruno Le Maire, toujours sensible aux lobbyistes, et « contre l’écologie punitive » bien entendu ,a proposé de « décaler les calendriers », en raison de la hausse des taux (!), mais il faut bien le dire en raison de la baisse des budgets de l’Etat en faveur du logement qui va provoquer une tension sur l’offre. Ces « pauvres » propriétaires auront donc un sursis supplémentaire pour faire des travaux et ainsi bénéficier des aides prévues par le gouvernement….

Autre question importante : en favorisant l’installation de pompes à chaleur en remplacement de chaudières au fuel ou au gaz, le gouvernement s’est-il assuré que l’électricité nécessaire pourra être fournie aux utilisateurs, compte tenu par ailleurs de la montée en puissance du parc de véhicules électriques ? Indice inquiétant : l’Etat annonce qu’il va tester la limitation temporaire de la consommation d’électricité d’environ 200 000 foyers…

Il faut également prévoir une augmentation des prestations des entreprises de rénovations en raison de la demande provoquée par le dispositif. On peut déjà constater l’envolée des prix pour les pompes à chaleur et l’isolation par l’extérieur et les effets d’aubaine ne sont pas loin.

On remarquera enfin que les dispositifs de « confort d’été », c’est à dire la pose de stores et bannes extérieurs sont éligibles au dispositif, ce qui est surprenant, alors qu’ils n’apportent aucune amélioration de la performance énergétique à partir du moment où le logement rénové dispose de doubles vitrages et de volets roulants, par exemple. Là également, il faut sans doute voir la patte d’un lobby auprès du gouvernement.

L’arbre qui cache la forêt

Ce côté « volontariste » évite de parler de la situation énergétique déplorable du parc immobilier de l’Etat et de celui des collectivités territoriales (Administrations, hôpitaux, universités, lycées, collèges, établissements sportifs, casernements, prisons, tribunaux,…).

MaPrimRénov’, qui incite les particuliers à se mettre en conformité avec les objectifs de développement durable, ne serait-il pas l’arbre qui cache la forêt du gâchis énergétique des collectivités publiques et aussi des 10 milliards promis aux entreprises polluantes (Ouest-France du 12/05/2023) qui font pourtant de juteux bénéfices redistribués aux actionnaires (Total, Arcelor,…) ?

 

Les intérêts privés sont plus puissants que l’Etat qui doit se contenter de bricoler dans son coin des mesurettes limitées en mettant la poussière sous le tapis. S’il fallait expliquer l’abstention aux élections, on ne s’y prendrait pas autrement.      

 

  

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18 octobre 2023 3 18 /10 /octobre /2023 09:17

De temps en temps, le petit monde des collectivités territoriales s’enflamme : un congrès des régions sans annonce de l’Etat, une rentrée financière difficile pour des départements, l’augmentation de la taxe foncière des communes…, toutes ces actualités font l’objet d’articles et d’empoignades pathétiques.

Il suffit en plus d’une vague promesse d’autonomie faite aux Corses pour que chacun y aille de son discours, en fonction de son positionnement et de son calendrier pour réclamer, sous conditions, financières, bien entendu, davantage d’autonomie pour les régions.

Avant de commencer à faire rêver avec ce concept d’autonomie, rappelons simplement que la décentralisation dans notre pays est à bout de souffle, qu’elle subit depuis plusieurs décennies les caprices d’un pouvoir central à l’agonie financière, qui a considérablement affaibli les collectivités locales en multipliant les structures, modifiant leurs périmètres, leur attribuant beaucoup de compétences, surtout de gestion, tout en sabrant leur autonomie financière.

Au final, une organisation illisible pour le citoyen, source de doublons et coûteuse en fonctionnement, mais qui semble pourtant satisfaire les élus et partis de tous bords qui y voient des opportunités de faire carrière ou de devenir influents dans le paysage politique français.

La décentralisation ne fait plus rêver, elle est devenue un énorme « machin » avec ses 35000 communes, 18 Régions, 101 Départements, 1254 intercommunalités, 8800 syndicats et ses 520 000 élus qui font tourner la boutique.

Alors, nouvelles compétences, nouveaux financements, autonomie, pour relancer la machine ? Non !

D’abord, remettre à plat la répartition des compétences et éventuellement conclure à la suppression d’un niveau : Le gouvernement est directement responsable de la sécurité et de la situation sociale du pays, et pourtant ce sont les départements qui gèrent les services d’incendie et de secours et les services sociaux : Pourquoi ?

Ensuite, s’interroger sur les coûts de fonctionnement internes, les indemnités et frais divers et variés perçus par les élus et les partis politiques, leurs frais de communication, les coûts de fonctionnement des assemblées…

Plutôt que de procéder à un énième rafistolage qui ne règlera rien, les élus s’honoreraient à faire cet état des lieux qui serait apprécié par les citoyens et qui montrerait au gouvernement que son propre fonctionnement, entre Ministères, Agences et Etablissement publics divers et variés, mérite d’être également mis sur la table.

Avec 3000 Milliards de dette, le temps n’est plus aux débats stériles, mais à l’action.

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25 septembre 2023 1 25 /09 /septembre /2023 18:50

Que faut-il retenir des propos du Président de la République tenus dimanche soir ? Rien que l’on ne sache déjà ! Le vide sidéral. Uniquement un aveu à peine déguisé qu’il ne dirige plus grand-chose dans le pays, sauf le maintien de l’ordre, son ultime prérogative.

Au menu de son discours, l’immigration, la présence française en Afrique, l’inflation et un soupçon de promesse écologique.

L’immigration

A part la reprise des déclarations de Rocard (on ne peut pas accueillir toute la misère du monde), et du pape appelant à un sursaut contre l’indifférence on a eu l’impression que Macron n’était pas au courant de la situation en Afrique et en particulier au Maghreb, point de départ des migrants. Il en a appelé à un « partenariat respectueux » avec la Tunisie et la Lybie : on croit rêver, tant la situation économique et les relations diplomatiques avec ces pays de départ auxquels on pourrait ajouter l’Algérie et le Maroc sont dégradées. L’intervention de Sarkozy en Lybie sur fond de financement électoral, les passifs coloniaux toujours entretenus pour les autres et la recomposition des relations internationales sur fond de dépendance énergétique pour la France, ne sont pas susceptibles d’améliorer le climat ambiant. Ajoutons pour le Maroc des relations exécrables avec le Roi qui profite cependant largement de ses propriétés en France et de son système de santé, avec en toile de fond le trafic de drogue vers la France à partir du Rif marocain et le peu d’empressement de ces pays à faciliter le retour de leurs nationaux condamnés en France.

Donc , le « partenariat respectueux » n’est pas pour demain, compte tenu par ailleurs du fait  que l’économie française est toujours avide de migrants pour faire le boulot pénible dans les champs, les vignes ou les usines…

La présence française en Afrique

Autrefois vecteur proclamé de stabilisation, l’armée française n’en finit plus de reculer jusqu’au retour définitif des troupes en France. A y regarder de plus près, cette « stabilisation » a beaucoup consisté à soutenir à bout de bras quelques potentats locaux adoubés par l’Elysée en fermant les yeux sur leurs frasques et leurs comportements vis-à-vis des oppositions pourvus que l’ordre règne et que les entreprises françaises dans ces pays fassent tourner leurs petits business au prix parfois de morts de militaires dont les interventions ont fait parfois l’objet de questionnements.

Avec le Mali, le Gabon, ou le Niger, dernier sur la liste des coups d’état militaires, on assiste aux derniers coups de marteau sur le cercueil de l’influence française en Afrique, ce qui ne sera pas sans poser de problèmes sur la pérennité de la présence de nos concitoyens civils, dernière monnaie d’échange dans la régulation de l’immigration….

Le nouvel ordre mondial se dessine sur ce continent avec la Chine et la Russie, et les nouveaux maîtres militaires sont sans doute moins soucieux de démocratie que d’installation d’une nouvelle forme de colonisation/corruption dont bénéficiaient les anciennes familles au pouvoir, richement dotées de résidences secondaires, en particulier en France.

L’inflation

Macron a de nouveau confirmé les propos de son Ministre de l’économie, en souhaitant remettre les industriels autour d’une table, comme d’habitude, sachant déjà que les prix ne diminueront pas et que l’inflation continuera son petit bonhomme de chemin au bénéfice de la « « reconstitution des marges » des entreprises et des dividendes versés.

De quoi Macron pourrait-il d’ailleurs discuter avec les industriels quand on sait qu’on ignore quasiment tout de la formation des prix dans beaucoup de secteurs industriels, et qu’aucune étude sérieuse n’existe dans ce domaine. Et même lorsque des documents existent (cf concession des autoroutes au privé) et qu’ils mettent en évidence le manque de sérieux des services de l’Etat, il ne se passe rien et les profits astronomiques perçus ne font l’objet d’aucune rediscution : curieux tout de même, cette apathie gouvernementale qu’on ne peut tout de même pas mettre uniquement sur le recentrage des activités régaliennes de l’Etat au moment où notre dette explose, que les services publics (sauf la police) sont mis au régime sec et que les collectivités territoriales (elles-mêmes beaucoup adeptes du transfert au privé) deviennent l’ombre d’elles-mêmes.

Alors Macron bidouille et joue le court terme. Il supprime la Taxe d’habitation, la redevance télé et certaines cotisations salariales sachant pertinemment les effets pervers que cela aura à plus long terme et promet un dernier petit chèque de 100 € pour les nécessiteux comme la pièce jetée au pauvre par le bourgeois à la sortie de l’église.     

L’écologie

Rien de nouveau, sinon des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent. Une question tout de même : aurons-nous les moyens de produire toute l’électricité nécessaire pour le parc automobile électrique et la décarbonation de l’industrie ? Sur ce dernier point, une certitude, les 10 Milliards promis aux industriels (dont Arcelor Mittal ou bien Total énergie,…). Il faut bien aider les pauvres…

 

Voilà, Macron a fait à peu près tout ce qu’il pouvait pour ruiner le pays et le rendre dépendant des systèmes industriel et financier. Il ne lui reste plus qu’à abandonner ses prérogatives en matière de politique étrangère et de demander à leurs dirigeants de régler les conflits qui minent la planète sur le dos des populations. Business as usual.     

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13 septembre 2023 3 13 /09 /septembre /2023 08:54

Les 60 ans de « francafrique » se terminent dans la confusion et la débâcle. Les potentats locaux, affairistes et corrompus, soutenus par la diplomatie française sont peu à peu remplacés par des militaires qui a défaut de ramener de la morale dans les affaires publiques ambitionnent parfois de faire perdurer le système à leur profit.

La protection militaire française chargée officiellement d’assister certaines de nos anciennes colonies (et protéger nos intérêts), au nom du combat djihadiste a contribué sans le savoir à cette lente déliquescence. Elle va être remplacée par des mercenaires mafieux chargés du pillage des ressources et de la protection rapprochée des nouveaux maîtres.

De la Centrafrique au Gabon en passant par le Niger, le Tchad ou la Libye, les exemples d’interventions, de copinage, de laissez-faire, d’erreurs, sont nombreux. La démocratie locale n’en sort pas grandie, pas plus que la politique française souvent soupçonnée d’avoir assuré le financement de campagnes électorales grâce à des valises d’argent sale.

De l’affaire des diamants en passant par les biens immobiliers prestigieux possédés en France par certains (ou ex) dirigeants d’Afrique acquis avec de l’argent difficile à tracer, il est permis de s’interroger sur le rôle opaque de la France. Il en va ainsi de l’hôtel particulier parisien acquis pour 100 Millions d’euros par Bongo, lequel cherchait avec la bienveillance du Quai d’Orsay à faire attribuer le statut de locaux diplomatiques d’une infime partie et ainsi conférer à l’ensemble le statut de biens insaisissables…

Dans un autre registre, on pourra s’interroger sur la présence régulière dans son château de l’Oise ou dans son appartement parisien de 1600m2 et de son recours aux hôpitaux français pour se soigner, du monarque marocain, alors même que les relations diplomatiques sont au plus bas niveau (Sahara occidental, piratage du téléphone de Macron, refus d’accueillir les marocains condamnés, refus de l’assistance française pour faire face à un séisme désastreux pour la population).

Car le problème est bien là, pendant qu’on fait de la politique politicienne en fermant les yeux sur les frasques de dirigeants africains, leurs peuples sont ignorés et vivent misérablement.

Nous ne devons pas les oublier et les aider efficacement dans les épreuves qu’ils traversent : cela vaut pour les populations marocaines mais aussi pour les populations libyennes, autre pays où notre intervention catastrophique a créé le chaos politique.

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8 septembre 2023 5 08 /09 /septembre /2023 09:09

En ce moment, un grand de la distribution fait de la pub dans l’audiovisuel pour dire qu’il renonce à la pub papier distribuée dans les boîtes à lettres. Il réorientera sans doute son budget pub vers la télé, la radio, l’affichage et les réseaux sociaux et la planète devra donc attendre, mais pour ceux qui chassaient les bonnes affaires sur la brochure en cheminant dans les rayons des magasins, la voie des économies sera sans doute plus étroite.

Les messages, plus généralistes, joueront davantage sur la comparaison avec les autres enseignes, le respect des « petits producteurs », le développement durable ou bien encore les mesures prises pour contraindre les grandes marques à baisser leurs prix, beaucoup de choses invérifiables pour le consommateur…

En France, chaque année, 33 Milliards d’euros sont dépensés pour nous inciter à consommer (*), soit pour un couple avec deux enfants, 2000 euros par an, répercutés sur son budget, étant entendu que si le coût de cette publicité ne se retrouve pas dans son intégralité dans les achats, le fait que la publicité puisse être déduite avant le calcul des impôts des entreprises entraîne une baisse des recettes fiscales pour l’Etat.

Le mécanisme, opaque, de fixation des prix suggère que le coût réel de la pub pour ce couple dépasse, au final, les 2000 €.

Outre cet aspect « niche fiscale » pour les entreprises, on peut se poser la question de l’impact réel sur le consommateur. Les récentes évolutions liées à la crise actuelle, montrent qu’il fait beaucoup plus attention dans la gestion de son budget contraint par la baisse du pouvoir d’achat face à l’inflation et le renchérissement du coût des énergies. Les achats d’impulsion diminuent et la tendance est à la réutilisation, la diminution globale des achats de nourriture, la chasse au gaspillage…

Plus globalement, il est permis de s’interroger sur les effets du matraquage et de la juxtaposition de spots publicitaires à la télé, du luxe, à la banque en ligne, en passant par les assurances, la sécurité, les médicaments, le régime miracle pour maigrir et le changement de pare-brise, en se demandant ce que le téléspectateur moyen confronté aux fins de mois difficiles retiendra, et les effets réels sur les chiffres d’affaires

Il faut alors aussi appréhender la publicité comme la ressource indispensable pour les médias audiovisuels et la presse en général, avec parfois le risque du contrôle des lignes éditoriales. Un instrument de pouvoir, donc…

 

(*) Canard enchaîné 24/02/2021

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7 septembre 2023 4 07 /09 /septembre /2023 16:51

Puisque l’économie dirige le monde…

En consommant trop, le monde court à sa perte. Les ressources naturelles s’épuisent mais certains cherchent à les privatiser pour continuer leur business : des bassines « indispensables » pour l’agriculture intensive, l’eau en grande quantité dans l’industrie agro-alimentaire exportatrice de nourriture formatée, la privatisation prévue d’une réserve d’eau aux fins d’embouteillage dans un département souvent en alerte sécheresse… Tout cela au nom de l’emploi, bien sûr. Que feront ces bonnes âmes une fois la ressource tarie ? Ils supprimeront les emplois…

Si on veut avoir une idée des forces en présence, il faut se tourner vers les grandes entreprises et certains chercheurs convaincus que par leur action, ils font le « bien ». Il y a quelques semaines Ouest France publiait un article dans lequel la directrice de la communication de la « Toulouse School  of Economics » déclarait : « Ce sont les entreprises et acteurs économiques qui dirigent le monde. Amazon, c’est la première puissance mondiale ».

En matière de mesures environnementales, l’Etat bricole (fin des pailles en plastiques, ajout de mousseurs sur les robinets et fin des tickets de caisse qui enferme encore plus le consommateur dans son ignorance des prix…), est passif, ou joue la montre pour les pollutions agricoles et industrielles (rejets dans les cours d’eau, algues vertes,…). Par contre, il ne mégote pas sur les subventions pour des entreprises polluantes (10 Milliards sont prévus) qui font de juteux bénéfices et payent peu d’impôts en France.

Certains essayent de se convaincre que la politique peut changer les choses, alors que le pouvoir économique tout puissant dicte sa loi, celle du profit et de l’optimisation fiscale, pendant que l’Etat endette le pays.

L’arbitre n’est plus l’Etat et le Ministère de l’Economie devient peu à peu une institution obsolète. Les choses se décident ailleurs, en coulisse.

Un espoir cependant, la hausse des prix à la consommation (13,3 % sur un an en juin), a fait retomber celle-ci au niveau de 2006. Le retour de vacances risque par ailleurs d’être difficile avec la hausse de l’électricité et du carburant qui nécessitera de nouveaux arbitrages…

En freinant sa consommation, le citoyen, tenté par l’abstention dans les urnes, délaisse l’arbitrage politique et fait preuve de pragmatisme et d’intelligence : il s’adresse désormais directement au pouvoir économique pour l’obliger à plus de modestie et de mesure.

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22 août 2023 2 22 /08 /août /2023 08:15

Malgré les campagnes qui nous aident à mieux comprendre les formes multiples et les nuances de ces maladies, l’amalgame, malade psychiatrique/dangerosité, reste courant. Dans l’inconscient collectif, il y a ceux qui sont « sains d’esprit », et les autres, les malades psy qu’on verrait bien dans des asiles, comme au « bon vieux temps » pour pouvoir vivre sereinement un entre soi.

Tout le monde connait un « fou », qui ne fait de mal à personne, mais qui tient parfois des propos ou adopte un comportement bizarre au regard des codes. Par précaution, on préfèrera l’éviter en réservant au final sa compassion à d’autres maladies plus « nobles ». L’internement abusif, synonyme de privation de liberté a fort heureusement disparu mais la tentation de traiter la question, comme on le fait souvent pour d’autres catégories, sous l’angle de l’ordre social est toujours bien présente. L’institution judiciaire est désormais garante des dérives arbitraires en ce domaine.

Les malades psy vivent en majorité parmi nous. Il convient de les accompagner et favoriser leur intégration en changeant notre regard.

Pour certains cependant, par paresse d’esprit (ou opportunisme politique), le fou qu’on n’enferme plus systématiquement est un problème pour la société, parce que des malades psychiatriques en viennent parfois à attenter à la vie des autres.

Le fait est rare, mais marque les esprits, surtout lorsque le traitement de l’information est biaisé par des éditorialistes à la déontologie approximative de certaines chaînes d’info, soucieux de « faire le buzz » en traitant la question sous la thématique « insécurité ».

Le suicide silencieux d’un malade psy ne sera qu’une croix de plus dans une statistique alors qu’un autre ayant provoqué la mort marquera les esprits, de par la médiatisation de cet acte.

La recherche progresse alors que l’intelligence collective semble en panne. Le danger de l’essentialisme est partout dans un monde où le moteur est l’argent et la consommation. Il faut s’extraire des discours démagogiques et faire beaucoup de pédagogie dans le domaine de la santé mentale, pour expliquer que des discours simplistes ne suffiront pas. Il faudra consacrer réellement des moyens à la psychiatrie au lieu d’en retirer, en repoussant sans cesse les velléités de traitement de la question autrement que par la prise en charge individuelle adaptée.

En dehors du corps médical, ceux qui parlent le mieux de ces maladies sont souvent les proches : écoutons-les !

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2 juillet 2023 7 02 /07 /juillet /2023 18:47

Régulièrement, la France s’embrase : déjà trois crises majeures depuis 2017, les gilets jaunes, les retraites et maintenant la mort d’un jeune homme de 17 ans…

Le mécanisme mortifère que nous connaissons bien s’est mis en branle : coups de menton et outrances politiques avec désignation de coupables habituels auxquels on ajoute aujourd’hui les parents irresponsables, manifestations qui se succèdent, parfois manipulées en sous-main par des groupes d’intérêts peu recommandables qui vont des black blocks en passant par des officines communautaires, sans oublier les trafiquants de drogue qui sanctuarisent ainsi un peu plus leur zone de chalandise.

Incendies de bâtiments publics, de véhicules, batailles de rues sont au programme. S’y ajoute le pillage des magasins d’alimentation, de boutiques de vêtements de marque, ou de matériels multimédias, manière sans doute de se comparer un court instant aux stars des réseaux sociaux ou pour d’autres assurer le quotidien alimentaire qui a tendance à se terminer tôt dans le mois.

Chacun communique à sa façon. Les « réseaux sociaux » sont voués aux gémonies par le gouvernement qui oublie parfois que sa communication passe aussi par là. Il faudra nous expliquer comment le Président qui n’hésite pas y à faire le buzz pour s’attirer les grâces des « jeunes » va s’y prendre pour réguler ces plateformes.

Au milieu de tout cela, les forces de l’ordre sont dans la répression et le chiffre. On a décidé que c’était leur rôle exclusif surtout depuis qu’un ancien Président  a balayé d’un revers de manche toute idée de prévention dans les quartiers. Au besoin, pour faire nombre, on dilue la police judiciaire dans la sécurité publique privilégiant le flagrant délit sur les enquêtes de long terme (trafics de drogue, délinquance en col blanc,…)

Prévention et répression sont indispensables pour anticiper et gérer ce genre d’évènements. Tous les services de l’Etat, mais aussi les collectivités locales et le secteur associatif doivent se coordonner et s’en saisir, mais que peuvent-elles quand les moyens humains manquent, quand les financements diminuent et quand la volonté n’est pas là ?

Le Président de la République devra concilier son tropisme pour le CAC 40 et les « créateurs de richesses » qui ne partagent pas, avec ce qui se passe dans la société française, sinon la fin du quinquennat risque d’être très longue.

Peut-être devrait-il relire le rapport Borloo de 2018 sur les quartiers, qu’il avait enterré de manière méprisante pour son auteur ?   

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1 mai 2023 1 01 /05 /mai /2023 18:43

Les risques de pénurie d’eau se profilent. C’est même une réalité dans certaines communes, et l’été n’est pas encore là… Et voilà que se précipitent dans les médias certaines corporations qui anticipent le problème en nous expliquant qu’elles sont prioritaires dans l’utilisation de la ressource, pourtant commune.

Le lobby agroalimentaire

Alors, on  pourrait désigner les agriculteurs dont l’action la plus visible est de construire des bassines pour stocker de l’eau puisée dans les nappes phréatiques au détriment des autres consommateurs, mais ce serait trop réducteur et oublieux de ceux qui, en coulisse, les instrumentalisent (l’agroalimentaire), et spéculent sur les marchés mondiaux, le tout sous la houlette d’un syndicat professionnel figé dans ses certitudes qui cogère l’agriculture avec le Ministère du même nom.

Tout est gommé pour nous donner une image la plus lisse possible du système, loin de profiter aux agriculteurs et producteurs, et on n’hésite pas à nous ressortir des poncifs sur les défis de l’agriculture française qui participe à nourrir la planète, mais sans se soucier des méthodes de production ni de la pénurie d’eau qui menace et en ignorant le concept de souveraineté alimentaire pour vendre ou acheter au plus offrant.

Les  piscines aussi

Du côté des installateurs de piscines, on se prévaut de 3 millions de réalisations effectives et on agite le chantage à l’emploi (60000 salariés). On argumente sur le fait qu’une piscine ne nécessite que 15 m3 par an, ce qui représente tout de même la consommation de 900000 personnes par an…

Et tous les autres

On pourrait citer également les installations industrielles consommatrices d’eau, telle une usine de viennoiseries dans mon département qui consommera 200000 m3 par an et bien d’autres encore, pas toujours vertueuses et bouffent nos ressources sans vergogne pour exporter leur production

Toujours les mêmes arguments

C’est l’emploi qui est mis en avant et les élus locaux soutiennent bien souvent des projets uniquement pour dire qu’ils travaillent pour leurs concitoyens : c’est bon pour l’économie, l’emploi local, il y aura des retombées sur le commerce local, etc… sauf que, une fois les captages devenus insuffisants pour maintenir l’activité, ces entrepreneurs « désintéressés » n’hésiteront pas à foutre le camp en laissant ceux qui regardent le problème par le petit bout de la lorgnette, seuls devant les problèmes de chômage, d’aides sociales, de fermetures de commerce avec en plus la fermeture de classes dans les écoles

Outre l’emploi, ce sont toujours les mêmes arguments qui sont utilisés pour justifier le discours prioritaire : les foyers qui gaspillent trop pour leurs besoins personnels et sanitaires, l’arrosage des jardins le lavage de la bagnole ou le robinet qui fuit (et il y a des jours où cela s’évapore..). L’autre, toujours l’autre, en opposition à des corporations  faussement vertueuses surtout l’agroalimentaire qui consomme déjà 60 % de la ressource et qui verrait bien cette quantité sanctuarisée en demandant, le cas échéant des restrictions pour le petit peuple.

Quand ils auront soutiré la dernière goutte de nos nappes, de nos ruisseaux et de nos rivières, que feront-elles ces bonnes âmes moralisatrices ? Elles se reconvertiront, sous la contrainte, ou iront poursuivre leur business florissant dans des contrées plus humides en laissant notre pays dans un sale état : le robinet des profits doit continuer à cracher.

Tiens, tant qu’on y est, on pourrait proposer aux installateurs de piscines de se reconvertir dans la récupération de l’eau de ruissellement des toits en installant des cuves alimentant les chasses d’eau : ça devrait être dans leurs cordes.

 

Que fait l’Etat pour arbitrer et réguler les usages de l’eau ? Pas grand-chose, de peur de déplaire au business. C’est la politique du chien crevé au fil de l’eau, (tant qu’il y en a…) Prendre une douche tous les deux jours ou mettre des mousseurs aux robinets ne suffira pas.

 

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