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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 09:55

 

Nous sommes toujours surpris par les réactions corporatistes qui font suite à des annonces gouvernementales et surtout par la précisions des argumentaires : là ce sont x milliers d’emplois emplois qui seront supprimés si le gouvernement maintien son projet de taxation, là encore ce sont des milliers d’entreprises qui seront en difficulté, ou bien ce sont encore des centaines d’entreprises qui se délocaliseront, etc…

A chaque fois, les chiffres précis annoncés sont censés attirer l’attention non seulement des politiques mais surtout frapper l’opinion publique stressée par la crise. Inutile de dire que ces chiffres ne sont jamais confirmés par la suite. La baisse de la TVA dans la restauration, les milliers d’emplois qu’elle devait créer et la baisse des prix qu’elle devait entraîner, est là pour nous rappeler l’intoxication médiatique qui est la règle dans ce genre de procédé.

On pensait jusque là que ce procédé était réservé aux lobbies du privé. Ce n’est malheureusement plus le cas et la sphère publique s’adonne également à ce jeu pervers.

C’est le cas pour la mise en œuvre de la semaine de 4,5 jours à l’école primaire qui donne lieu actuellement à des débats, ce qui n’est jamais inutile en démocratie, mais également à l’échange d’arguments financiers : « la mesure va coûter 600 Millions d’euros aux communes » braillent en cœur les lobbies des maires en montant au créneau.

Et ça marche ; Comme pour les fameux pigeons qui sont en passe d’obtenir l’annulation d’un amendement défavorable à leurs intérêts, les Maires vont obtenir l’étalement de la mesure sur 2 ans et une enveloppe de 200 Millions d’euros pour la mise en œuvre du dispositif.

A croire que la chose publique ne se distingue plus en rien des intérêts privés alors que la première poursuit en principe l’intérêt général et que les seconds l’enrichissement individuel.

Offrir de bonnes conditions de scolarisation pour nos enfants est désormais vu à l’aune de ce que ça coûte et non pas de ce que cela sera susceptible de rapporter au pays en compétences et en intelligence. L’intérêt de l’enfant est totalement ignoré.

Déjà, la semaine de 4,5 jours déplaisait au secteur du tourisme et aux bobos qui voulaient pouvoir continuer à partir en week-end dès le vendredi soir. Ils ont obtenu que le demi-jour supplémentaire ne soit pas mis le samedi matin. Ils pourront toujours payer des cours particuliers à leurs gosses s’ils ont des difficultés, ce qui ne sera jamais le cas pour ceux des cités.

Mais revenons aux Maires, si soucieux des dépenses publiques et si oublieux de l’intérêt des enfants dans ce dossier.

Ils se sentent, avec les autres collectivités territoriales,  très concernés par le maintien de leur réputation de principaux investisseurs publics en France et de meilleurs soutiens aux entreprises locales et veulent absolument conserver cette image flatteuse pour leur électorat : « c’est bon pour l’emploi ».

Lorsqu’on gratte un peu et que l’on regarde de près la nature de ces investissements, la perplexité nous gagne. Ce sont en effet des aménagements urbains récurrents souvent inutiles, mais qui tapent à l’œil de l’électeur, qui font l’objet de travaux dans les communes.

Petit problème d’arithmétique pour terminer : « Sachant qu’un aménagement de carrefour dans une commune, avec pavé, bordures en granit barrière et poteaux en alu a coûté 350 000 euros, et que le renforcement du service périscolaire nécessaire à la mise en œuvre de la semaine de 4,5 jours coûtera 35 000 euros par an, calculez la propension du Maire de la commune qui hurle contre la mesure à se payer la tête de ses administrés ».

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