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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 09:06

La Poste ferme et se transforme en agence postale financée par la commune. L’hôpital du chef lieu de canton ferme et se transforme en Maison de retraite, obligeant les patients à faire 50 kms pour se soigner. L’école du village ferme et on transporte les enfants en car dans la commune voisine.

Ajoutons à cela que les élus locaux en milieu rural se sentent exclus de la décision qui se prend désormais à la communauté de communes, qui elle-même est dépendante des subventions du Conseil Général parce qu’elle n’a pas les ressources fiscales nécessaires pour mener à bien tous les projets nécessaires au simple maintien des services de proximité.

Enfin, les néo-ruraux des années 70, férus de retour à la campagne pour la beauté des paysages et le calme, commencent à se poser de sérieuses questions quand il s’agit de remplir le réservoir de la voiture pour aller au boulot à 30 kms et emmener les gosses aux activités sportives, faute de transports collectifs adaptés.

Comme pour le pouvoir d’achat, les candidats à la présidentielles y vont de leurs solutions miraculeuses, qui pour maintenir les médecins en secteurs rural, qui pour décréter un moratoire ou un schéma directeur ou bien la création de maisons médicales, c'est-à-dire en surajoutant des mesures sans avoir évalué ce qui fonctionne mal et qui mériterait d’être supprimé ou réformé.

Comme pour le pouvoir d’achat, ils pratiquent la fuite en avant (il est plus facile de proposer d’augmenter les SMIC ou les minimas sociaux que de réformer le système à la source en diminuant les dépenses contraintes de foyers).

Nos chers élus évitent de se remettre en question et proposent donc d’en remettre une couche qu’il faudra bien financer (comment ?) afin de pallier la désertification du monde rural.

Sortir de la pensée unique

Après le premier acte – réussi –  de la décentralisation en 1982, qui a permis l’amélioration du service public local départemental (social, routes, collèges, transports,…), les nouvelles étapes (création des intercommunalités et transfert des personnels techniques des collèges et des subdivisions de l’équipement) ont complètement plombé le Département.

Cette collectivité est devenue une grosse machine administrative, dont le rôle d’aménageur du territoire notamment, face aux intercommunalités qui montent en puissance, s’amenuise tous les jours.

Le premier obstacle au changement provient du nombre trop important de niveaux de collectivités : entre la Région, le Département, la commune, les intercommunalités et autres syndicats intercommunaux, plus personnes ne s’y retrouve et les coûts de fonctionnement des structures plombent  toute perspective de changement.

Ce fameux « vivre ensemble » dont les élus nous rebattent les oreilles, appliqué à leur situation consiste à pouvoir continuer à régner sur un petit bout de territoire aussi incohérent soit-il dans la logique d’aménagement du territoire et à pouvoir continuer à se réunir avec le voisin pour se mettre d’accord au bout d’un certain temps sur un micro projet qui coutera cher et surtout ne servira à rien.

Cela fera de belles photos dans le bulletin municipal et c’est tout !

La réforme votée par le Parlement en 2010 (rationalisation de l’intercommunalité et création du conseiller territorial) est un échec complet et a été rejeté par tous les élus (de gauche comme de droite) et a coûté le Sénat à la droite.

Le candidat socialiste propose un nouvel acte de la décentralisation qui mettrait en avant les régions et les agglomérations. Sortir des micro-collectivités (communautés de moins de 5000 habitants) au profit des agglomérations et des Pays (autour des villes moyennes) tenant compte des bassins de vie est une solution séduisante.

Supprimer les départements dont les compétences seraient transférées aux régions et aux Pays  me semble tout aussi indispensable.

Cette rationalisation et cette clarification des compétences, y compris avec l’Etat, produiraient des économies d’échelle qui trouveraient à être redéployées pour la revitalisation du milieu rural : transports collectifs, écoles rurales, services publics de proximité y trouveraient leur compte.

Au passage il ne serait pas inutile d’inciter fortement les médecins à s’installer en milieu rural en leur rappelant tout simplement qu’ils ont des droits, certes, mais aussi des obligations liées à la prise en charge financière de leurs études – longues – par la collectivité publique, c'est-à-dire par les impôts de tous, y compris les habitants des zones rurales.

Le vrai problème du milieu rural, c’est son émiettement et son nombre exagéré d’élus. C’est aussi l’égoïsme de ceux qui vantent les vertus de la campagne , mais qui ne veulent pas venir y travailler.

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