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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 16:47

« Les commerces rouvrent, la vie reprend son cours ». Ce titre de mon quotidien régional illustre bien cet épisode tant attendu du déconfinement, mais résumer le soulagement ressenti au seul acte d’achat, même s’il satisfait commerçants et indépendants, n’est qu’un instantané.

Tout sera comme avant ?

La question est économique, puisque nous avons adopté, sous la pression du marketing, des promotions, soldes et autres « black Friday », des comportements de consommation moutonniers sans lesquels le système, basé sur l’offre, s’effondrerait, avec son cortège de faillites et de licenciements.

Elle est aussi politique. Nos dirigeants depuis longtemps, ont cédé aux sirènes de la mondialisation heureuse, accompagné le démembrement de nos industries sacrifiées sur l’autel des « chaînes de valeur » et du profit, et incité les nouveaux chômeurs à ouvrir leur activité indépendante, « non essentielle ».

Tout allait donc « bien », avant... Nous achetions des produits « coups de cœur », à obsolescence programmée, dont nous n’avions pas un besoin impératif, juste pour être « dans le coup » en exhibant le dernier smartphone ou le « petit haut » acheté entre copines. Nous participions à cette économie idéalisée sans réfléchir ni à l’empreinte écologique, ni au travail des enfants dans des bouis-bouis insalubres en Asie ou en Afrique, ni aux licenciements en France.

La vie peut-elle reprendre son cours, uniquement parce que les commerçants rouvrent, ou bien doit-elle reprendre son cours parce que réfléchir à des changements de nos modes de vie et de consommation serait devenu subversif ? En d’autres termes, l’injonction à re-consommer et à dépenser l’épargne constituée par certains est-elle la seule voie ?

C’était comment avant la Covid ?

Tous nos malheurs actuels viendraient donc de ce fichu ? Non, cela vient de plus loi.

Les « réformes » successives se sont traduites par une régression constante des droits des salariés, un appauvrissement généralisé de l’Etat et une explosion de la dette. Quel bilan tirer de ces politiques ?  On n’en sait rien, c’est seulement l’application bête et méchante d’un dogme économique.

C’est sur ce terreau que les gilets jaunes, les manifestations contre la réforme des retraites et les atteintes aux libertés fondamentales et leurs dérives prospèrent et fragilisent notre démocratie. On ne se parle plus. On laisse le champ libre à la violence et la répression.

Et après ?

Y aura t-il un rattrapage pour le commerce, le télé travail va-t-il modifier le marché de l’immobilier, la distanciation sociale va-t-elle modifier en profondeur nos comportements ?…

Le virus, frappe les corps affaiblis. Il oblige le gouvernement, dépourvu de marges de manœuvre, à dépenser sans compter pour protéger les plus faibles, à prendre des mesures bureaucratiques au jour le jour. Le réveil sera brutal. Beaucoup de commerces et de petites entreprises ferment et fermeront dans les prochains mois. Cela fera le jeu du commerce en ligne.

Il faudra trouver un autre modèle de développement, moins basé sur le profit à court terme, plus respectueux, plus responsable et plus éthique.

Le « plus rien ne sera comme avant » et les « quoi qu’il en coûte » devront être chiffrés et déclinés pour définir de nouvelles règles, de nouvelles orientations et redéfinir les contributions de chacun.

La classe politique, et ceux qui les entourent seront-ils capables de mener à bien ces chantiers ?

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