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27 août 2017 7 27 /08 /août /2017 09:29

A ceux qui ne comprennent rien

Difficile de gouverner un pays qui ne serait pas réformable, mais lui, Emmanuel Macron va s’y employer et va nous expliquer le pourquoi du comment qu’il est absolument nécessaire d’accepter les réformes pour que le pays aille mieux.

La méthode

M. Macron s’en va donc expliquer au retraité qui touche 1200 euros de pension par mois et aux fonctionnaires qu’ils doivent payer la CSG afin que les salariés du privé puissent percevoir une petite gratte à la fin du mois du fait de la baisse des cotisations salariales.

C’est une grande première. Jusqu’à présent, pour augmenter les salaires, c’était l’entreprise qui s’y collait. M. Macron, reprenant les recettes éculées de ses prédécesseurs invente un nouveau concept : la mutualisation des revenus entre les salariés actifs et les retraités. Dès qu’il s’agira désormais de favoriser l’une de ces deux catégories, c’est l’autre qui paiera. Simple, non ?

Derrière tout cela, il y a bien sûr le totem de la pauvre petite (ou grosse) entreprise qui croule sous les « charges » et à laquelle on ne peut décemment plus demander d’effort, et qu’il faut maintenir sous perfusion financière en permanence afin qu’elle daigne créer des emplois ou au moins en « sauver ». Le cynisme est de règle au Medef qui veut nous faire croire que toutes les entreprises se ressemblent et sont au fond du gouffre.

On sanctuarise l’entreprise et on essore encore un peu plus le salarié ou le retraité en espérant que l’emploi repartira et que le chômage baissera par la création d’auto entreprises , type Uber ou Déliveroo : on sait ce que cela donne : des travailleurs pauvres !

Nul doute que M. Macron sera aidé dans son entreprise de pédagogie par les médias et les économistes acquis au dogme.

Un bras d’honneur à 42 Milliards d’euros

C’est le chèque que Hollande, l’ancien patron de Macron, converti au libéralisme économique a donné aux entreprises au titre du pacte de responsabilité, du CICE,… persuadé que M. Gattaz, dans sa grande mansuétude aurait créé le million d’emplois promis sur le pin’s qu’il portait au revers de son veston, il y a cinq ans.

M. Macron qui était conseiller du Président quand le coup est parti a décidé de s’asseoir sur ce scandale et mieux encore de pérenniser le CICE en le transformant en baisse définitive de 6 % des « charges » salariales patronales.

Mais pour ces « créateurs de richesses », cela ne suffit pas puisque le CICE s’élève actuellement à 7% de la masse salariale et ils estiment « perdre » entre 5 et 7 Milliards. Nul doute que pour calmer ces indigents, on leur fera une petite fleur supplémentaire, comme par exemple baisser avant 2025 l’impôt sur les sociétés à 25 % ou adoucir le prélèvement provisoire sur les grandes entreprises.

…Sans compter la réforme à la hussarde du code du travail qui permettra de « fluidifier l’emploi », c’est-à-dire de le rendre plus précaire et plus flexible et de favoriser les licenciements à moindre coût.

…En attendant la réforme des retraites qui verra diminuer les pensions.

Aucune raison objective que l’emploi s’améliore en France avec ce type de rapport Etat/entreprises.

C’est donc cela, mais avec d’autres arguments, on s’en doute, que M. Macron nous expliquera que les réformes exigée par le Medef, sont incontournables.

Et l’emploi dans tout cela ?

Il va mal, merci. En 5 ans (de 2012 à 2017), il n’a pas évolué et il n’y a pas de raison que cela s’améliore puisque les milliards versés aux entreprises n’ont, selon les économistes les plus optimistes, crées que 100 000 emplois.

…Et puis le plein emploi serait une vrai calamité pour le Medef : les entreprises seraient obligées d’augmenter les salaires !

Où sont passés les milliards ? Soit disant, dans un premier temps à reconstituer les marges des entreprises et dans un second temps à faire des bénéfices pour enfin permettre, peut-être, le cas échéant, d’investir. L’argent a donc été recyclé en interne et a servi à verser des dividendes aux actionnaires (en France, on verse davantage de dividendes qu’en Allemagne, cherchez l’erreur…) et à donner des stock-options aux cadres dirigeants qui mettent tout leur entrain dans la conduite de plans sociaux (Mme La Ministre Pénicaud lorsqu’elle était DRH chez Danone…).

Cela n’empêche pas les chiffres du chômage de toujours être aussi mauvais (cf Juillet).

Ou passe donc l’argent ? Un indice : M. Gattaz, le patron des patrons vient de signer une promesse d’achat pour un domaine viticole dans le Lubéron pour la somme modique de 11 Millions (source : Canard Enchaîné). Mais ce serait sans doute faire un mauvais procès au seul M. Gattaz, quand on sait que le nombre de Milliardaires et de Millionnaires augmente en France, alors que la situation sur le front de l’emploi continue de se dégrader.

Il faut encore faire des efforts !

C’est ce que M. Macron va nous expliquer pour essayer de nous faire accepter « les réformes » en cours, c’est-à-dire celle qui se traduisent par une dégradation de l’emploi, des salaires, des conditions d’emploi, des futures retraites mais qui conviennent si bien au patronat français rétrograde plus enclin à s’assoir sur sa cassette et à claquer son fric dans des dépenses de prestige qu’à faire marcher l’économie.

Avant d’accepter les yeux fermés la purge des bons Docteur Macron et Gattaz, rappelons-nous que les mesures de ces dernières années censées améliorer les choses et dont les effets se sont faits ressentir uniquement chez les actifs et les retraités (loi El Khomry ou bien fiscalisation de la majoration de pension pour les fonctionnaires ayant élevé trois enfants, par exemple), que les mesures prévues (suppression de la Taxe d’habitation ou des cotisations sociales des salariés) se traduirons immanquablement par des dégradations sur la protection sociale et sur les services publics locaux qu’il faudra désormais payer plus cher (cantines, crèches,…) et sur la vie associative locale (qui se verra privée par ailleurs de contrats aidés que M. Macron veut diminuer voire supprimer).

Avant d’intégrer le CICE de manière pérenne dans la baisse des charges des entreprises exigeons que les 40 Milliards déjà versés à ce titre se traduisent contractuellement par des résultats en matière d’embauche.

On ne peut plus continuer à donner des milliards sans contreparties écrites.

 

 

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