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6 août 2020 4 06 /08 /août /2020 17:36

Le mot réforme, à la mode, est fréquemment utilisé par le gouvernement. Paradoxalement la potion, souvent amère que l’on veut fait boire aux citoyens, ne s’impose que très peu aux institutions, à ceux qui nous gouvernent et aux modes de désignation de nos représentants. Cette frilosité et ces complexités qui organisent l’irresponsabilité sont à la source du désamour des français pour le système en place. Ils se traduisent par une abstention désormais massive aux élections.

Les élections sont regardées à l’aune des intérêts des partis politiques, pas de ceux des citoyens qui ne sont que là pour donner un vernis de démocratie à un système exsangue. A l’inefficacité se rajoute le coût payé par le contribuable (indemnités des élus, cabinets parfois pléthoriques, dépenses de communication, parcs automobiles,…).

De plus en plus la contestation gagne la rue où se déroulent des manifestations parfois violentes, signe que le système ne fonctionne plus. La répression gagne sur la recherche de consensus.

Le vote comme panacée ? Ce droit est devenu naturel lorsque les pays ont atteint un seuil de démocratie. Il s’est répandu lorsque l’égalité entre les citoyens d’un même pays a triomphé (égalité femme/homme par exemple), mais c’est un droit qui doit sans cesse être réaffirmé ou réinventé lorsque le système qui en est à l’origine ne fonctionne plus ou mal.

Les politiques cherchent toujours à modifier les règles à leur profit. Le Président américain critique le vote par correspondance qui lui serait défavorable. Certains Etats du même pays ferment des bureaux de vote dans les quartiers défavorisés. Ailleurs, on offre des cadeaux aux votants (Russie) ou bien dans d’autres pays vous êtes fermement priés de voter pour le candidat unique (Chine) ou bien celui que la presse asservie à une idéologie promeut.

Mais en France, me direz-vous, nous n’en sommes pas là ? Non, mais il y a quand même plusieurs choses qui clochent et expliquent l’abstention massive.

A chaque élection, ses modalités et son territoire qui évoluent au gré du charcutage électoral guidé par des intérêts partisans au risque de l’absurde : qui peut, par exemple, citer aujourd’hui les limites de son canton, qui plus est dans les grandes villes, et les noms des élus qui le représente ? Le Président de la République a annoncé une nouvelle carte électorale pour les élections législatives pour 2020. Gageons, que comme pour ses prédécesseurs, elle ne lui sera pas défavorable.

En France, nous votons souvent et nous sommes champions pour le nombre d’élus (560 000), mais là où la quantité devrait être gage d’une bonne administration, ce ne sont que chevauchements, saupoudrage de compétences, additions de procédures, clientélisme, chicaneries partisanes, et intervention permanente des lobbies dans le processus démocratique. A quand la fin de la « porosité » entre les grands corps d’Etat (ENA,…) et les systèmes économiques qu’ils sont censés contrôler ? A quand une vraie réforme du mille-feuille territorial avec suppression d’un niveau. 

Le droit de vote n’est pas une simple formalité. Il n’est pas là pour conforter un système lorsque celui-ci est à bout de souffle.  Il doit s’exercer de manière éclairée comme le souhaitait Condorcet afin de voter pour un projet et non voter par défaut, au risque d’affaiblir notre démocratie. Le vote blanc n’est qu’une chimère et l’abstention un pis-aller.

 

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