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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 18:17

L’impayable Copé, maître-ès langue de bois, s’est d’ores et déjà félicité des résultats de l’UMP lors des législatives partielles de dimanche.

Le F.N. crie victoire par la voix de sa Présidente mais est beaucoup plus modéré par celle de son député Collard.

Le P.S. est aux abonnés absents, conscient qu’il était de la médiocrité des résultats de ses candidats compte tenu du climat actuel.

Alors, un test ?

Certainement pas, sachant que les élections partielles profitent généralement aux sortants invalidés. Les commentateurs politiques et autres représentants de partis auront beau mouliner et pérorer dans les médias, ce la ne changera rien et six mois après l’arrivée d’une nouvelle majorité aucun bouleversement n’était attendu avec ces partielles.

Pas de test, donc, mais des enseignements : Les électeurs de l’UMP ont clairement fait savoir à leurs dirigeants que les querelles d’appareil n’étaient pas de mise et qu’ils étaient en attente d’une opposition rassemblée et intelligente. Au passage, le phénomène « baron local » a joué en faveur de l’UMP, parti très bien implanté localement, ce qui est loin d’être le cas du F.N. qui a de tous temps joué sur l’image du chef pour des élections nationales et a toujours négligé l’implantation de terrain.

Dans ce contexte, et dans l’hypothèse où la guerre des égos à l’UMP cesse rapidement (ce qui n’est pas gagné), le P.S. a du mouron à se faire pour les prochaines échéances municipales de 2014.

L’abstention, enseignement principal

Il est vrai que les partielles ne mobilisent pas les foules, mais dans le cas de ces partielles le taux d’abstention est remarquable : 58% dans l’Hérault, 63 % dans les Hauts de Seine et 71 % dans le Val de Marne, c'est-à-dire que la participation a oscillé entre à peine 1 électeur sur deux et un électeur sur trois.

Ce n’est pas une nouveauté et on constate une érosion progressive de la participation à tous les scrutins, sauf peut-être à la Présidentielle en raison du battage médiatique dont bénéficie cette élection et de la trop grande importance que lui donnent les électeurs.

Evolution de l’abstention  selon les élections :

Elections

Evolution de l’abstention

Période

Européennes

De 39 à 59 %

De 1979 à 2009

Présidentielles

De 14 à 19 %

De 1981 à 2012

Législatives (1ers tours)

De 29 à 43 %

De 1981 à 2012

Régionales

De 25 à 53 %

De 1986 à 2010

Cantonales

De 44 à 55 %

De 2001 à 2011

Municipales (1ers tours)

De 20 à 35 %

De 1983 à 2008

 

A quoi peut-on attribuer ce désintérêt croissant des électeurs pour les élections ?

Sans doute à un désenchantement global face à la mondialisation économique et financière qui rogne un peu plus chaque jour le pouvoir d’intervention du politique et qui se traduit par une incapacité chronique à répondre aux attentes des citoyens.

Le désintérêt provient également du spectacle affligeant auquel se livrent  les politiques, plus concernés aux yeux des électeurs par la prise de pouvoir que par ce qu’ils feront une fois élus. Le cas actuel de l’UMP mais aussi celui du congrès de Reims pour le P.S. sont là pour nous rappeler que les trajectoires individuelles sont parfois plus importantes que les promesses électorales, d’où des reniements successifs.

On peu aussi attribuer ce désintérêt croissant à la complexité du système politique français qui veut que l’on vote régulièrement (trop, sans doute) pour désigner des représentants selon des modes de scrutins différents (majoritaire, proportionnel, uninominal, liste,…), dans des circonscriptions électorales diverses et variées (cantons, communes, circonscriptions législatives, départements, France entière).

C’est un fait, la complexité du système conjugué avec une perte de culture politique favorisée par les médias qui s’attachent davantage à commenter les petites phrases qu’à faire de la pédagogie, est un élément majeur de la désaffection des citoyens.

Cela ne va pas s’améliorer : là où la simplification et la pédagogie devraient être l’axe majeur pour revivifier la vie démocratique, on assiste à la confiscation du pouvoir par une caste de plus en plus inefficace qui préserve ses petits intérêts électoraux et son petit cumul de mandat.

La crise de confiance est profonde et il n’y a aucun changement à attendre dans les prochaines années, sauf la progression de la courbe de l’abstention aux élections.   

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 17:21

Nous habitons tous sur un même territoire, mais les disparités financières entre communes sont  fréquentes et l’absence de leur correction ne fait qu’aggraver la situation. Certaines communes rurales, ou bien d’autres qui souffrent de la désindustrialisation ou de l’importance du nombre de familles en difficulté connaissent bien les affres du bouclage de leur budget et surtout de la mise en œuvre de projets susceptibles d’apporter à terme des améliorations à la situation.

A côté de ces communes pauvres, il y en a d’autres, pour lesquelles la question de ne pose pas en raison de l’abondance de la ressource fiscale et du niveau élevé de vie de leurs habitants, lié au statut social.

Aux premières, la désertification en milieu rural ou bien l’explosion des budgets sociaux et le report des investissements nécessaires et aux secondes les équipements de prestige dans les domaines culturel ou sportif, les aménagements urbains dispendieux, les effectifs importants de police municipale et les systèmes vidéo de surveillance qui vont avec.

Deux mondes qui s’ignorent et qui vivent de manière séparée parfois à quelques kilomètres seulement de distance.

La péréquation

Il s’agit d’un système dans lequel les communes les plus riches contribuent à l’aménagement des territoires en difficulté en partageant des ressources fiscales dans le cadre d’un organisme de coopération intercommunale (communauté de commune, urbaine ou d’agglomération, notamment).

Le système fonctionne bon an mal an dans des intercommunalités urbaines dans lesquelles l’intérêt commun bien compris passait par l’organisation de transports collectifs sans lesquels aucun développement n’aurait été possible.

Il ne marche pas par contre dans les territoires où les oppositions politiques, l’histoire, mais aussi la réticence des riches à partager avec les pauvres est inscrite dans les gênes et bloque toute voie d’amélioration. C’est le cas en particulier de la Région de Marseille et aussi des départements périphériques à la Région parisienne. Le gouvernement semble vouloir se saisir du problème et a décidé d’accompagner les élus de la Région d’Aix-Marseille à réécrire la carte de l’intercommunalité, afin d’essayer de gommer les distorsions existantes entre territoire.

L’intercommunalité, solution aux problèmes ?

Il faut être prudent. Depuis leur création il y a environ 20 ans, les intercommunalités se sont formées sur des critères parfois éloignés de la solidarité intercommunale. C’est ainsi que les Conseils Généraux des Départements, craignant de la montée en puissance de ces nouvelles structures susceptibles de les concurrencer à terme, se sont évertuées à dresser une carte départementale de l’intercommunalité en zone rurale à l’image des cantons existants, périmètres totalement obsolètes et ne correspondant à aucune logique économique et de déplacements des habitants. Ils ont aussi tenu compte de la carte politique et veillé à ne pas céder un pouce de terrain à leurs oppositions.

Le résultat est là : les cartes départementales des intercommunalités, hors zones urbaines, ne correspondent à rien et ne répondent en rien aux souhaits des habitants, sauf ceux qui ne veulent pas partager avec les autres et elles répondent surtout à des considérations politiques des seuls élus. Ces cartes sont quasiment figées et évoluent peu, sauf parfois lorsqu’une commune riche ne voulant plus partager ses ressources fiscales demandent à quitter cet espace de solidarité.

Comment vivent ces intercommunalités « artificielles » ?

Le paradoxe, c’est que ces intercommunalités créées artificiellement par les départements, subsistent grâce aux subventions de ces derniers. Comme les correctifs introduits ne sont pas suffisants, ces territoires politiques bénéficient également de la solidarité nationale par l’octroi de dotations. On voit donc bien que les décisions éminemment politiques et pour tout dire politiciennes ont un impact direct sur l’utilisation des ressources fiscales des contribuables départementaux et nationaux à qui on demande en quelque sorte d’assumer les querelles politiques et le maintien d’un système de superposition de structures et de collectivités locales obsolète.

Comment améliorer le système ?

La preuve est faite que lorsqu’on laisse aux seuls élus le pouvoir de dessiner les cartes de l’intercommunalité pour aller vers davantage de solidarité par la péréquation des ressources fiscales, on aboutit à des clivages qui laissent des pans entiers du territoire et les populations qui y résident dans des situations de précarité, alors que d’autres prospèrent sur leur propre égoïsme. On aboutit également à une dispersion et un émiettement des structures locales onéreux pour les contribuables.

La refonte des intercommunalités voulue par la loi du 16/12/2010 a aboutit à une véritable caricature de démocratie et n’a modifié qu’à la marge le paysage actuel. Responsables : les élus locaux qui cherchent avant tout à se faire réélire, à cumuler les mandats et les délégations et qui pour se faire s’appuient sur l’égoïsme réel ou supposé de leurs électeurs pour ne rien changer et surtout ne rien partager.

La voie de la concertation entre les élus ayant donné les résultats que l’on sait, exposés ci-dessus, ne reste plus que la voie règlementaire, c'est-à-dire que le gouvernement doit prendre la mesure du problème et faire procéder sous la direction des préfets à l’élaboration d’une nouvelle carte des intercommunalités, prévoyant une diminution drastique de leur nombre. C’est un impératif de solidarité nationale.

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 15:06

Les travaux de construction qui devaient débuter avant la fin 2012 sont reportés. Le permis de construire avait pourtant été signé début 2012 et les appels d’offres lancés dans la foulée.

C’est un cabinet parisien qui avait été choisi pour concevoir ce bâtiment de 6215 m2 pouvant héberger les 350 agents des services préfectoraux pour un coût de 45 millions d’euros, coût qui serait l’une des raisons du report de ce projet en ce contexte de crise économique et de réduction des dépenses de l’Etat.

Bravo ! Direz-vous, l’Etat a pris enfin conscience de la nécessité de réduire ses dépenses et vous applaudissez des deux mains cette initiative en tant que contribuable payant des impôts et des taxes qui auraient permis à financer ce projet de l’Etat.

Sauf que… vous pouvez effectivement vous réjouir dans un premier temps, mais quand vous aurez constaté qu’en tant que contribuable local, c’est vous qui faites les frais de ce report vous commencerez à changer d’attitude.

C’est pourtant tout simple : la Préfecture de Rennes a été construite et payée par le Conseil Général (Département) en 1979, aux frais des contribuables locaux. Depuis la Décentralisation de 1982, les services de l’Etat et du Conseil Général cohabitent dans ce bâtiment, et l’Etat loge donc ses services gratuitement dans un bâtiment propriété du Département : un beau cadeau des contribuables locaux à l’Etat qui participe modestement aux frais d’entretien du bâtiment !

Si ce système pouvait se justifier il y a 30 ans, il est devenu tout à fait intolérable aujourd’hui.

Du fait de l’accroissement de ses compétences depuis plus de 30 ans, le Département a été obligé de louer des bâtiments pour loger ses services, alors qu’il disposait en théorie de surfaces « squattées » par les Services préfectoraux. Il a même envisagé à plusieurs reprises de construire des extensions ou d’acheter des nouveaux bâtiments dans le parc immobilier disponible.

L’ensemble de ces projets a fait long feu, soit en raison des coûts, soit pour des raisons politiques (un ancien Président du Conseil Général a toujours refusé la construction d’un bâtiment pour ne pas affoler l’électeur…).

Bon an mal an, la frilosité des services de l’Etat pour couper le cordon, les non décisions successives du Conseil général et les différentes études demandées aux architectes ont pesé lourd dans le porte-monnaie du contribuable local, qui a payé les loyers et les honoraires des bureaux d’études et des architectes. C’est en millions d’euros que la facture du contribuable local se monte depuis trente ans pour loger l’Etat.

Et ça continue ! Le départ de la Préfecture devait permettre l’installation par le Département de l’Etat Major du Service d’Incendie et de Secours dans les locaux libérés. Le Département  devra donc construire à ses frais (c'est-à-dire avec l’argent des contribuables locaux) un nouveau bâtiment alors qu’il dispose en théorie des surfaces nécessaires, mais qui sont occupées gratuitement par l’Etat.

Il n’y a pas de raisons pour que cela cesse et au train où vont les choses, dans trente ans nous serons encore dans la même situation.

Il serait intéressant que la Chambre Régionale des comptes se saisisse de ce dossier, mais en tant que juridiction financière placée sous l’autorité de l’Etat, elle ne le fera pas.

On peut supposer par ailleurs que ce qui se passe en Ille et Vilaine se passe également dans d’autres départements français. Ce dossier illustre très bien l’imbrication entre différents niveaux de collectivités publiques et par conséquent les tares de notre système de gouvernance locale.

Le citoyen, peu au fait de ces dossiers, se contente de payer ses impôts et participe à la survivance de ce système obsolète.

 

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 17:21

C’est ainsi que Manuel Valls a présenté au Conseil des ministres le nouveau mode d’élection des Conseils Généraux. En lisant le contenu de ce projet, on constate que cette réforme n’a rien de révolutionnaire mais qu’elle s’attache surtout à la forme plutôt qu’au fond.

Cette « réforme » signifie avant tout qu’on ne s’attaquera pas à l’existence du Département dirigé par son Conseil Général, alors même que le paysage territorial complexe voudrait que l’on supprime ce niveau coincé entre Région et intercommunalités et par conséquent devenu obsolète.

Quels changements ?

Tout est donc dans la forme. C’est ainsi qu’on ne parlera plus des élections cantonales mais des élections départementales et que les élus ne s’appelleront plus les conseillers généraux mais les conseillers départementaux : on perçoit déjà l’étendue de la réforme !

Seconde modification « d’importance », la parité homme femme présentée comme disposition « extrêmement importante, voire historique » par la Ministre des droits des femmes et qui sera réalisée par l’élection d’un binôme homme femme dans chaque canton. On a les victoires qu’on peut face au machisme ambiant dans les partis politiques. Il eut été plus glorieux d’exiger la parité à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

Un binôme homme/femme sera élu dans chaque canton, mais comme le nombre d’élus restera inchangé dans chaque conseil départemental, le nombre de canton sera divisé par deux avec un nouveau découpage destiné à améliorer la représentation démographique. Attention ! on parle bien d’amélioration et non pas de représentativité démographique stricte, ce qui signifie que les projets de découpages qui seront présentés à chaque assemblée donneront lieu à des débats enflammés entre urbains et ruraux et que ces derniers bénéficieront encore d’une surreprésentation à terme.

Il eut été plus pertinent de prévoir un mode de scrutin proportionnel  dans le cadre départemental et d’abandonner la notion de canton qui ne veut plus rien dire et qui ne correspond plus à rien face à l’intercommunalité.

Enfin, et il s’agit d’une constante, on peut supposer que les nouveaux découpages ne chercheront pas à aboutir à une logique territoriale mais seront guidés, comme d’habitude par la logique électorale et la logique politique. Le parti au pouvoir fera comme ses prédécesseurs, c'est-à-dire un découpage destiné à ne pas perdre de circonscriptions face à l’opposition mais au contraire à en gagner.   

Quelles compétences ?

C’est la vraie question, mais elle n’est pas traitée dans ce projet de loi. Elle le sera peut être dans le projet de répartition des compétences en gestation chez Marylise Lebranchu, mais il ne faut pas espérer grand-chose de ce côté, compte tenu du conservatisme ambiant et des déclarations de l’intéressée. On devrait donc continuer à évoluer dans le cadre des compétences et des financements croisés entre les collectivités, auquel  les citoyens ne comprennent plus rien.

Il faudra sans doute attendre encore 15 ou 20 ans pour qu’on se décide à supprimer le Département et à confier ses compétences de proximité à l’intercommunalité élargie et les autres (collèges, infrastructures, transports, à la Région.

Une réforme pour qui ?

Une réforme pour les élus et pour les partis politiques avant tout qui conserveront toutes les possibilités actuelles de cumul, et pour les parlementaires la possibilité « d’ancrage local », si pratique pour justifier le cumul des mandats auquel s’adonnent 60% d’entre eux.

Un coup pour rien pour le citoyen !

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 09:55

 

Nous sommes toujours surpris par les réactions corporatistes qui font suite à des annonces gouvernementales et surtout par la précisions des argumentaires : là ce sont x milliers d’emplois emplois qui seront supprimés si le gouvernement maintien son projet de taxation, là encore ce sont des milliers d’entreprises qui seront en difficulté, ou bien ce sont encore des centaines d’entreprises qui se délocaliseront, etc…

A chaque fois, les chiffres précis annoncés sont censés attirer l’attention non seulement des politiques mais surtout frapper l’opinion publique stressée par la crise. Inutile de dire que ces chiffres ne sont jamais confirmés par la suite. La baisse de la TVA dans la restauration, les milliers d’emplois qu’elle devait créer et la baisse des prix qu’elle devait entraîner, est là pour nous rappeler l’intoxication médiatique qui est la règle dans ce genre de procédé.

On pensait jusque là que ce procédé était réservé aux lobbies du privé. Ce n’est malheureusement plus le cas et la sphère publique s’adonne également à ce jeu pervers.

C’est le cas pour la mise en œuvre de la semaine de 4,5 jours à l’école primaire qui donne lieu actuellement à des débats, ce qui n’est jamais inutile en démocratie, mais également à l’échange d’arguments financiers : « la mesure va coûter 600 Millions d’euros aux communes » braillent en cœur les lobbies des maires en montant au créneau.

Et ça marche ; Comme pour les fameux pigeons qui sont en passe d’obtenir l’annulation d’un amendement défavorable à leurs intérêts, les Maires vont obtenir l’étalement de la mesure sur 2 ans et une enveloppe de 200 Millions d’euros pour la mise en œuvre du dispositif.

A croire que la chose publique ne se distingue plus en rien des intérêts privés alors que la première poursuit en principe l’intérêt général et que les seconds l’enrichissement individuel.

Offrir de bonnes conditions de scolarisation pour nos enfants est désormais vu à l’aune de ce que ça coûte et non pas de ce que cela sera susceptible de rapporter au pays en compétences et en intelligence. L’intérêt de l’enfant est totalement ignoré.

Déjà, la semaine de 4,5 jours déplaisait au secteur du tourisme et aux bobos qui voulaient pouvoir continuer à partir en week-end dès le vendredi soir. Ils ont obtenu que le demi-jour supplémentaire ne soit pas mis le samedi matin. Ils pourront toujours payer des cours particuliers à leurs gosses s’ils ont des difficultés, ce qui ne sera jamais le cas pour ceux des cités.

Mais revenons aux Maires, si soucieux des dépenses publiques et si oublieux de l’intérêt des enfants dans ce dossier.

Ils se sentent, avec les autres collectivités territoriales,  très concernés par le maintien de leur réputation de principaux investisseurs publics en France et de meilleurs soutiens aux entreprises locales et veulent absolument conserver cette image flatteuse pour leur électorat : « c’est bon pour l’emploi ».

Lorsqu’on gratte un peu et que l’on regarde de près la nature de ces investissements, la perplexité nous gagne. Ce sont en effet des aménagements urbains récurrents souvent inutiles, mais qui tapent à l’œil de l’électeur, qui font l’objet de travaux dans les communes.

Petit problème d’arithmétique pour terminer : « Sachant qu’un aménagement de carrefour dans une commune, avec pavé, bordures en granit barrière et poteaux en alu a coûté 350 000 euros, et que le renforcement du service périscolaire nécessaire à la mise en œuvre de la semaine de 4,5 jours coûtera 35 000 euros par an, calculez la propension du Maire de la commune qui hurle contre la mesure à se payer la tête de ses administrés ».

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 10:29
 
 
55 000 collectivités !
 
 
Pas facile de s’y retrouver et de savoir qui fait quoi dans le maquis des collectivités locales. La Commune, le Département et la Région sont à peu près identifiés par le grand public, ce qui est loin d’être le cas des communautés de communes, communautés urbaines ou d’agglomération et autres syndicats de communes qui exercent des compétences dans le cadre plus large de l’intercommunalité. Au total, en France, nous en sommes à un peu plus de 55 000 collectivités (dont 36 600 communes –voir tableau ci-dessous).
 
Lorsqu’on s’intéresse aux compétences des collectivités, force est de constater que le public est le plus souvent largué et on peut le comprendre à la lecture du même tableau ci-dessous. Ce qui frappe, c’est d’abord le fait que plusieurs collectivités exercent ou des compétences a priori identiques (Aménagement du territoire, logement,  action sociale, culture, sports,…) ou complémentaires (transports, collèges pour les départements et lycées pour les régions).
 
 
Dans les faits, les compétences ne se chevauchent pas toujours, mais nécessitent pour le moins des rapprochements entre collectivités pour assurer un semblant de cohérence. Cela se traduit par de longues mises au point de dossiers, des conventions des financements croisés qui coûtent très cher en temps et dont l’efficacité finale n’est pas toujours au rendez-vous.
 
 
Les compétences complémentaires sont totalement illisibles pour le citoyen lorsqu’il s’y intéresse : pourquoi les collèges aux Départements et les lycées à la Région, alors qu’il n’existe aucune différence de gestion ? Même chose pour les transports : l’usager qui doit se rendre d’un point A à un point B ne souhaite pas devoir s’informer sur les différents horaires et tarifs des collectivités organisatrices, mais recherche la simplicité.
 
 
En fait ce qui prévaut dans ce système de compétences enchevêtrées, c’est le côté « distribution des prix » entre élus et non la cohérence, la recherche d’efficacité et d’économies budgétaires.
 
 
526000 élus locaux (1 élu pour 115 habitants) !
 
 
Les 520 000 élus communaux exercent des délégations dans les communautés et autres syndicats de communes mais le public ne comprend pas toujours comment les choses s’articulent malgré la communication mise en place (journaux, sites internet). Ce public se sent toujours concerné par les élections municipales, mais sans comprendre qu’une partie des compétences sont déléguées à l’intercommunalité ou à des syndicats. La cohérence n’est pas toujours de mise et ce qui prévaut, c’est avant tout les majorités politiques locales qui figent le système et empêchent la recherche de nouveaux équilibres territoriaux.
 
Dans ce système peu évolutif, les parlementaires ne sont pas loin, eux qui sont plus de 60 % à cumuler leur mandat de député ou de sénateur avec un mandat local et qui freinent des quatre fers toute simplification du paysage territorial et toute réforme sur le cumul des mandats.
 
 
200 Milliards d’euros !
 
 
C’est approximativement le montant des budgets de l’ensemble des collectivités qui nous administrent localement. Sur ce montant, une soixantaine de Milliards provient des dotations de l’Etat et le reste des contributions fiscales et taxes ou redevances diverses et variées prélevées auprès des contribuables (voir détail dans le tableau).
 
Le système est complexe et opaque pour une majorité de citoyens qui ne lisent pas attentivement leurs avis d’imposition. Ils y découvriraient que leurs contributions vont pour une part à la commune ou à l’intercommunalité, ou bien au Département et à la Région, que les redevances pour l’eau ou l’électricité sont soumises à la TVA collectée par l’Etat, etc... Cette absence de clarté fiscale n’est que le pendant de l’absence de clarté sur la répartition des compétences et de la volonté des élus de maintenir leurs prérogatives ou leurs privilèges.
 
 
Les collectivités territoriales et les Intercommunalités
 
 
 
Communes
Communautés de communes
Syndicats de communes – Syndicats mixtes
Départements
Régions
Nombre
36600
2600
16000
101
22
Elus
520000 Conseillers Municipaux
Conseillers communautaires
Conseillers syndicaux
4054 Conseillers généraux
2091 Conseillers Régionaux
Compétences
Ecoles
Voies communales
Urbanisme
Logement
Enfance
Police municipale
Action sociale facultative
Culture/sports
Développement économique
Etc…
Aménagement du territoire
Urbanisme
Logement
Transports collectifs
Ordures ménagères
Solidarité intercommunale
 
 
 
Etc…
Production et Distribution de l’eau
Electrification
Traitement des eaux usées
Réseau écoles rurales
Gestion d’un équipement (ex : Gare routière)
Etc…
Aménagement du territoire
Collèges
Action sociale
Transports interurbains
Voies départementales
Incendie et secours
Logement
Culture/sports
Etc…
Aménagement du territoire
Lycées
Formation professionnelle
Apprentissage
Transports ferroviaires régionaux
Culture/sports
 
Etc…
 
 
 
 
 
 
Recettes
Dotations de l’Etat
Emprunts
Fiscalité des entreprises
Taxe habitation
Foncier bâti
Foncier non bâti
 
Dotations de l’Etat
Emprunts
Fiscalité des entreprises
Versement transport
Taxe habitation
Taxe Ordures ménagères
 
 
Participation des collectivités
Redevances
Emprunts
 
Dotations de l’Etat
Emprunts
Fiscalité des entreprises
Taxe aménagement
Foncier bâti
TIPP
Taxe électricité
Taxe sur les assurances
Droits de mutation
 
Dotations de l’Etat
Emprunts
Fiscalité des entreprises
Cartes grises
 
TIPP
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Voilà, c’est simple finalement ! Si vous vous y retrouvez et si vous estimez que le système est efficace, continuez à aller voter et à payer vos impôts et vos taxes sans réfléchir. Si par contre, vous estimez qu’il y a quelque chose à faire, n’hésitez par à la faire savoir à vos élus locaux…
 
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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 08:50

La nouvelle étape de la décentralisation, on le sait désormais, consistera à faire quelques aménagements cosmétiques entre les compétences des collectivités entre elles et avec l’Etat.

Selon la Ministre, cette reforme doit conjuguer clarté, efficacité et économies : tout un programme ! Pour la clarté, on repassera, dans la mesure où on maintiendra tous les niveaux actuels ce qui n’augure rien de bon pour le citoyen qui n’y comprend déjà pas grand-chose et pour lequel il n’y a pas beaucoup d’espoir que cela s’améliore.

Sur l’efficacité, si on maintient le même nombre de niveaux et que chaque niveau fait appel à l’autre pour pouvoir mener à bien financièrement certains de ses projets comme au jourd’hui, on imagine bien que rien ne va s’améliorer et que la «  co construction » et le cofinancement si prisés de nos élus ont encore de beaux jours devant eux.

D es économies ? Rien à attendre non plus, tout juste un ralentissement des embauches dans les collectivités territoriales et des ajustements marginaux de budgets : les collectivités se targuent de réaliser 75 % de l’investissement public en France (ce qui ne représente pas grand-chose à l’échelle du PIB) et veulent maintenir leur rang  auprès des entreprises locales !

Les économies attendues se feront uniquement sur les 54 Milliards d’euros par an de dotations que l’Etat verse aux collectivités territoriales, lesquelles si elles veulent maintenir leur train de vie, n’auront plus qu’à augmenter les impôts locaux. En conséquence, le contribuable paiera plus cher localement et le même contribuable paiera davantage de taxes pour renflouer le budget de l’Etat.

Pourquoi rien ne bougera ?

Parce que les lobbies sont à l’œuvre et parce que « la décentralisation est faite par les élus et pour les élus » (comme le dit P. Devedjian, qui s’y connait).

Les lobbies, parlons-en ! En premier lieu, il y a les associations diverses et variées qui représentent chaque niveau de collectivité (les élus, pas les citoyens…) : L’association des Régions de France, celle des Départements, celle des Maires ruraux, des maires des grandes villes de France et celle des petites villes pour faire bonne mesure, sans oublier l’Assemblée des communautés de France et la Fédération des villes moyennes. Ces groupes d’intérêts sont actuellement à la manœuvre et squattent les antichambres ministériels pour obtenir la garantie de leur survie, pour empêcher qu’un autre niveau leur prenne une once de pouvoir ou de compétence ou bien encore pour affirmer qu’ils sont les mieux placés pour prendre la place des autres.

Une grande partie de ces associations sont marquées à gauche, ce qui ne les empêche pas de s’opposer les unes aux autres parce que cette affaire de décentralisation cache surtout des enjeux de préservation des mandats des élus et des cumuls. Dans ce domaine les parlementaires ne sont pas en reste, eux qui considèrent qu’en cas de défaite électorale, le cumul leur permettra de se replier sur leur mandat local.

A côté des lobbies politiques il y a les lobbies économiques qui n’ont aucun intérêt à ce que le nombre de collectivités et de syndicats divers et variés diminue, tout simplement parce que cela serait synonyme de rationalisation des commandes publiques.

La posture de Mme Lebranchu

A partir du moment où les positions des groupes de pressions issus du parti socialiste sont inconciliables, le travail de Madame Lebranchu consiste à faire croire que sa réforme a de la consistance alors qu’elle est totalement vide : nous aurons droit à quelques aménagements cosmétiques sur les compétences et sans doute quelques autres mesures pour l’avenir ainsi qu’une réforme des scrutins.

S’agissant de la disparition éventuelle d’un niveau, le Département en l’occurrence, Mme Lebranchu assure très bien le service pour dire que c’est impossible. La dette des collèges et des routes serait impossible à réattribuer à une autre collectivité selon elle. Elle dit également que la compétence sociale ne peut pas être transférée à l’intercommunalité qui ne dispose pas du personnel nécessaire.

Madame Lebranchu se moque du monde : en cas de transferts d’une collectivité à l’autre les personnels ont toujours été par le passé affectés à la nouvelle collectivité attributaire. Cela nécessite juste un peu de courage politique. Quant à la réattribution des emprunts, il s’agit tout simplement de se mettre le nez dans les comptes administratifs des départements pour constater les dépenses effectuées sur une période et d’affecter la quote-part des emprunts souscrits sur la même période. Construire une clé de répartition est un exercice à la portée de tout attaché territorial, mais la Ministre pourtant entourée d’énarques et d’administrateurs civils persiste à nous prendre pour des imbéciles en nous faisant croire que les limites à la décentralisation découleraient d’une simple règle de trois.

 

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 17:27

Un jour, dans la boîte aux lettres, le bulletin municipal, un autre, la revue du Conseil Général  ou celle du Conseil Régional ou bien encore celle de l’intercommunalité : les collectivités territoriales communiquent !

Excepté le bulletin municipal qui, par les sujets de proximité qu’il traite, parle aux administrés, les autres publications, si elles se laissent feuilleter ne nous apprennent pas grand-chose des compétences exercées par les différents niveaux ou bien alors il faut avoir les clés pour décoder.

Outre l’incontournable éditorial du Président que l’on trouve immédiatement en page 3, le reste de ces publications est souvent destiné à mettre en valeur des acteurs locaux ou des citoyens et vise également à promouvoir un espace territorial auprès des touristes ou des investisseurs, sans oublier bien évidemment les articles à la gloire de la majorité en place ainsi que la demie page destinée à l’opposition.

Le citoyen, s’il veut s’informer plus avant sur le fonctionnement des collectivités pourra se connecter sur les sites internet des différentes collectivités pour y trouver quelques développements sur la vie de chacune d’entre elles (réunions, délibérations, services administratifs,…).

Il peut aussi assister aux séances des différentes assemblées ouvertes au public et parfois fréquenter des espaces citoyens où il découvrira des expositions sur les projets en cours ou des guichets ouverts à des publics particuliers (jeunes, personnes âgées, entreprises,…).

Les collectivités qui souhaitent un contact plus direct avec les citoyens mettront en place des réunions territoriales (quartiers ou cantons…), des conseils de quartiers, des forums citoyens ou bien encore des directions administratives et techniques de quartier ou de territoire pour recueillir la parole des administrés et éventuellement mettre en œuvre leurs demandes.

En matière de communication, n’oublions pas non plus les cérémonies de remise de médailles, trophées et objets promotionnels divers et variés qui nous font de très belles photos dans la presse locale et valorisent les élus, de même que les inaugurations ou poses de premières pierres qui poursuivent les mêmes objectifs.

Enfin, les collectivités les plus en pointe réaliseront des enquêtes. Celles-ci peuvent être ciblées (efficacité des services par exemple) ou avoir trait à l’image de la collectivité dans un espace donné ou bien encore être plus générales et s’attacher à demander au sondé ce qu’il pense des services proposés par la collectivité et à recueillir ses attentes.

Ces enquêtes ne traiteront jamais de l’opportunité de supprimer un niveau de gouvernance locale, bien entendu.

Pourquoi communiquer ?

Derrière l’ensemble de ces dispositifs destinés à informer le citoyen et à créer du lien se cachent d’autres objectifs plus politiques ceux-là : valoriser les élus et inciter à revoter pour les équipes en place d’une part et affirmer la place « essentielle » de chaque niveau de collectivité dans le mille feuille territorial.

Bref, ces dispositifs qui devraient donner du sens à l’action locale et éduquer le citoyen se transforment d’une part en outils de concurrence entre différents niveaux de collectivité et de propagande électorale, le tout payé par le contribuable.

La communication poursuit actuellement un autre but qui est de chercher à valoriser des niveaux de collectivité qui veulent continuer à exister ou à étendre leurs compétences face au débat actuel sur la nouvelle étape de la décentralisation voulue par le pouvoir actuel : les départements qui ont un peu de plomb dans l’aile commencent à communiquer et à sonder les citoyens afin de « sauver leur peau ».

Enfin, la communication répond à des cycles qui sont ceux des élections et on voit fort opportunément se multiplier des initiatives vers la fin des mandats.

Est-ce que ça marche ?

On peut en douter lorsqu’on constate l’érosion de la participation aux différents scrutins (excepté peut-être le scrutin municipal). Il n’est que de constater le taux de 60 % d’abstentions aux élections cantonales (le conseil général) pour avoir des doutes sur l’utilité des sommes dépensées en communication.

On a l’impression que la communication institutionnelle des collectivités ne touche pas ou peu le citoyen de base qui ne comprend plus rien à l’organisation territoriale et à la répartition des compétences entre elles.

C’est le sens d’un sondage publié récemment qui indique que plus des deux tiers des Français (69 %) estiment qu'il y a trop d'échelons politiques et administratifs en France, selon un sondage CSA paru jeudi 1er novembre dans Le « cri du contribuable ».

Pourquoi supprimer un échelon ?

La justification financière est souvent avancée et elle risque de trouver à s’appliquer face à la réduction drastique des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales et autres Etablissements de coopération intercommunale. Elle sera donc contrainte, là où l’ambition de mieux associer et informer les citoyens dans un dispositif compréhensible pout tous devrait être la ligne de conduite.

Mais cela supposerait une diminution du nombre d’élus et donc moins de cumul des mandats ainsi  qu’une atténuation du rôle des partis politiques dans la gouvernance locale. Autant dire que les débats à venir sur la décentralisation seront davantage marqués par ces éléments « corporatistes » que par la rénovation de nos institutions locales et que la communication des collectivités va passer prochainement à la vitesse supérieure.

 

 

 

 




 

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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 17:24

Qu’il était beau le discours de F. Hollande au Bourget ! Son ton enflammé, ses propositions auxquelles on avait envie de croire. Bon, ne boudons pas notre plaisir, le retrait de nos troupes d’Afghanistan est en cours, le Président et les ministres ont diminué leurs indemnités de 30 %, le mariage pour tous est en cours, les rémunérations des dirigeants d’entreprises publiques ont été plafonnées, les emplois d’avenir sont sur les rails et le renforcement des moyens de l’Education Nationale est déjà une réalité.

Mais pour le monde de la finance (l’adversaire du candidat), les fonds spéculatifs et les agences de notation, la fin des paradis fiscaux pour les banques, la suppression des stocks options, on attend encore, de même que pour la fusion IRPP/CSG ou bien l’abrogation de la loi Hadopi.

Pourquoi ces reculs ?

Le procès en illégitimité intenté par la droite et la virulence des propos des ténors de l’UMP ne sont pas pour rien dans cette glaciation du pouvoir, dont témoignent par ailleurs les bourdes commises par les membres du gouvernement mal préparés à la communication en temps de crise ou pour le moins mal entourés dans leurs ministères.

A cette attitude de la droite, exacerbée par le débat interne à l’UMP pour la prise de pouvoir au parti, s’ajoute celle de certains corps intermédiaires ou autoproclamés comme tels, que l’on n’avait pas entendu sous la présidence précédente.

Entre les pigeons qui ont réussi le hold up parfait face à un gouvernement tétanisé, les dindons et autres volatiles, on a vu apparaître des mouvements « spontanés » de certaines organisations ou marques commerciales, s’insurgeant contre la politique menée en matière de fiscalité.

Le « bâtiment en colère », Les « fast food mécontents » ont déjà publié des pleines pages dans la presse pour dire leur mécontentement. Les patrons de l’AFEP (dont Total…) montent au créneau pour dire au gouvernement ce qu’il faut faire en matière de fiscalité (diminuer les charges des entreprises, augmenter la pression fiscale des ménages et sans doute tailler dans la protection sociale). Actuellement ce sont les restaurateurs qui protestent contre un retour au régime normal de la TVA, et demain sans doute on verra  monter au créneau d’autres corporations.

Car c’est ainsi, le gouvernement socialiste qui devrait revenir aux fondements de la démocratie et prendre appui sur les citoyens, devient totalement prisonnier des lobbies qui disent représenter le monde économique et menacent chaque jour d’allonger la liste des plans sociaux s’ils ne sont pas entendus. Ils sont accompagnés dans ce travail de sape par M. Copé qui menace de faire descendre les français dans la rue.

Le gouvernement prend donc acte du fait qu’il ne détient qu’une faible partie du pouvoir et navigue à vue, sans cohérence et, sans doute plus grave, en donnant l’impression qu’il écoute moins le corps électoral de qui il tient sa légitimité que les éternuements des agences de notation.

Il se prépare déjà à rendre le pouvoir à la droite au terme d’un mandat fade et insipide fait d’amateurisme, de bourdes et de promesses non tenues, avec à la clé l’émergence future d’une politique à la Romney pour qui l’existence d’un état (fédéral ou autre) et de budgets sociaux est une hérésie.

Il est à craindre qu’un des principaux bénéfices de l’arrivée au pouvoir des socialistes aura été le départ de Sarkozy.

Le retour à la terre

Les socialistes se préparent donc d’ores et déjà à un repli en bon ordre dans leurs fiefs électoraux, c'est-à-dire les Régions, les Départements, les grosses communautés d’agglo et autres syndicats locaux. Il faut savoir que le PS (comme l’UMP, par ailleurs) est un parti d’élus  et de notables locaux qui ont tissé leur toile et leurs réseaux depuis des années, et qui à chaque élection ont conquis de nouvelles assemblées locales. Ce capital, ce fonds de commerce local, le PS y tient par-dessus tout et les parlementaires du parti voient dans ce système une voie de repli confortable en cas de non réélection à l’Assemblée ou au Sénat et d’alternance politique.

Déjà l’Elysée et les Ministères sont assiégés par les différents lobbies d’élus locaux régionaux, départementaux, grandes villes et agglomérations… qui promettent tous de participer activement à la relance économique du pays et à la politique gouvernementale d’emplois d’avenir, à condition qu’on ne touche pas à leur échelon territorial alors qu’une réforme d’ampleur serait nécessaire pour mettre de l’ordre dans ce foutoir territorial où tout le monde s’occupe de tout.

Ces braves gens vous diront en cœur que les collectivités territoriales réalisent 75 % de l’investissement public en France en oubliant de préciser que cela ne représente que 4% du PIB. Cet investissement public est payé avec les impôts locaux et comme les dotations de l’Etat vont diminuer, il faut vous attendre à des augmentations sur vos prochaines feuilles d’impôt pour payer les ronds points et autres aménagements urbains ou bordures de trottoirs dont nous sommes déjà saturés.

Il faut savoir anticiper…

On devine par conséquent que la limitation du cumul des mandats sera vidée de son contenu, surtout lorsque l’on voit le peu d’empressement des élus du P.S. à abandonner le ou les mandats de trop malgré les engagements pris par le Parti.

On sait aussi que la décentralisation promise sera un flop et que l’on confortera les mandarins locaux sur leurs territoires : difficile de supprimer un niveau de gestion locale sans supprimer les mandats électifs et les emplois de cabinet qui vont avec et qui sont, rappelons-le, majoritairement détenus par le PS.

Parce que c’est ainsi en France, les élus sont des professionnels de la politique qui veulent durer et par conséquent savent s’adapter, là où la démocratie imposerait que ces notables refassent de temps à autre un retour à la vie active, ne serait-ce que pour apprécier pleinement l’application des lois qu’ils votent.

 

 

 

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 10:28

 

C’est la crise, l’horreur, des cohortes de chômeurs s’agglutinent derrière les portes de Pôle emploi, les riches fuient le pays pour ne pas laisser un euro de plus au gouvernement socialo communiste, la patronne du Medef montre chaque jour sa tête de cocker triste dans les médias pour dire que les entrepreneurs n’ont plus le moral.

Tout va mal ! Tel est le message que véhiculent les économistes patentés dans les médias. L’opposition, qui n’a jamais accepté l’alternance en rajoute une couche chaque jour pour stigmatiser le gouvernement. La France est le premier pays consommateur de tranquillisants : à quand les suicides collectifs ?

Bon, il ne faudrait pas tout de même sombrer dans la déprime totale. Il y en a tout de même pour qui les choses vont bien.

Prenez par exemple ce bon M. Arnault qui est en train de choisir l’exil fiscal en Belgique pour ne pas avoir à payer des frais de successions dont le montant couvrirait à lui seul la moitié de l’effort budgétaire de l’Etat pour 2013.

Savourez en silence les 14 Millions d’euros versés à une « star » du football du PSG.

Pensez un moment à ces chanteurs et ces sportifs qui n’en peuvent plus de la fiscalité française et qui oublient ce qu’ils doivent à leur pays avant de se réfugier en Suisse pour compter tranquillement leurs sous.

Pensez au marché du luxe qui ne s’est jamais si bien porté.

Je vous sens déjà mieux, moins angoissés, prêts à relever tous les défis pour que le pays s’en sorte. Vous êtes désormais prêts à ne plus suivre les clameurs des quelques pigeons qui ont réussi à faire bêler des milliers de moutons.

Vous êtes prêts également à ne plus écouter les sorties front nationaliste de Copé sur les pains au chocolat et vous vous fermez la télé lorsqu’apparait Mme Kosciusko Morizet qui est devenue infréquentable depuis qu’elle est dans l’opposition.

Vous vous dites que vous êtes prêts à contribuer à l’effort demandé, à condition toutefois qu’il soit partagé et que les exilés fiscaux passent également à la caisse. Vous êtes disposés vous-mêmes à investir dans votre logement pour réaliser des travaux d’économies d’énergie plutôt que de thésauriser inutilement et c’est là que ça se gâte et que vous réalisez que le sens du collectif, si nécessaire en période de crise, fait défaut.

Vous allez sur Internet pour chercher des entreprises qui œuvrent dans ce domaine et vous en sollicitez cinq pour avoir un devis.

L’une vous répond à peine et vous n’aurez pas d’autre contact qu’un mail de réponse impersonnel.

La seconde (spécialiste de l’isolation)  vient vous voir rapidement et vous promet sous huitaine un devis que vous attendez encore deux mois après.

La troisième (une PME importante) qui vient d’installer une agence sur votre commune est également sollicitée (un premier chantier sur la commune peut être intéressant) et n’a toujours pas pris contact pour un rendez-vous un mois après.

La quatrième s’est déplacée, a fait un métré sérieux et a envoyé un devis trois semaine après.

La cinquième est venue rapidement et a envoyé non moins rapidement un devis 35% plus cher que le précédent, pour les mêmes prestations.

C’est la crise, on licencie à tour de bras mais vous avez l’impression qu’on se fout quand même de votre gueule, que certaines entreprises ne courent pas après les commandes, que d’autres se moquent ouvertement des clients potentiels ou bien essayent de vous arnaquer en gonflant les devis.

Bref, vous avez l’impression, même si la situation est difficile pour certaines, que des entreprises sont dans une logique bizarre, faite de prudence et d’attentisme sans doute, mais aussi de chacun pour soi, bref rien qui ne corresponde au monde idéal de « l’entrepreneuriat » et des PME glorifié par les économistes et par le Medef et qui est censé sortir le pays de la crise.

Au final, vous vous demandez si vous devez engager des travaux ou bien laisser votre Codevi en l’état, sachant par ailleurs qu’une autorisation de travaux est nécessaire et que le service instructeur, pointilleux, va sans doute couper les cheveux en quatre comme il l’a fait la fois précédente en rallongeant arbitrairement d’un mois le délai d’instruction du dossier.

Allez, vous reprendrez bien un petit lexomil ?   

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